Le lundi 7 octobre 2024 à 20:57
Un homme de 31 ans a été interpellé par les policiers à Nîmes (Gard), dans le quartier du Mas-de-Mingue, samedi soir. Alors que les fonctionnaires du Groupe de sécurité de proximité (GSP) effectuaient un contrôle aux abords de ce quartier, un drone a commencé à survoler la zone, effectuant des allers-retours au-dessus de leurs têtes, indique une source policière, confirmant une information d'Objectif Gard. Lorsque les policiers ont quitté les lieux à bord de leur véhicule vers 20 heures, ils ont constaté que l'appareil continuait de les suivre.
Les fonctionnaires ont alors rapidement entrepris des recherches pour localiser le pilote du drone. Après quelques vérifications, ils ont repéré un homme dans le même secteur. Lorsque ce dernier a réalisé qu'il était repéré, il a détruit la télécommande de l’appareil, vraisemblablement pour empêcher les enquêteurs de le mettre en cause.
L'individu interpellé est un ressortissant marocain, déjà connu des services de police. Il avait déjà été incarcéré pendant dix ans et faisait l'objet d'une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Il était sous le coup d'une interdiction de territoire délivrée par la Préfecture du Lot. Le suspect a été placé en garde à vue, puis transféré dans un centre de rétention administrative (CRA) en vue de son expulsion vers le Maroc.
«Un déséquilibre inquiétant entre les moyens technologiques» des malfaiteurs et ceux des policiers
"Je ne suis absolument pas surpris par cet incident", réagit Abdel Nahass, secrétaire zonal adjoint Est, du syndicat de police Un1té. "Cet individu, sous OQTF, a été pris en flagrant délit de surveillance des forces de l’ordre à l’aide d'un drone. D'ailleurs, bon courage concernant la procédure d'expulsion du territoire national de ce délinquant. C'est un exemple frappant de la réalité à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui : les délinquants et criminels sont souvent mieux équipés que nos forces de police. Cette affaire révèle un déséquilibre inquiétant entre les moyens technologiques des malfaiteurs et ceux des agents chargés de les arrêter. Pire encore, on sacrifie la sécurité de tous ainsi que les moyens nécessaires pour les appréhender, sous prétexte de restrictions budgétaires".
"C'est inadmissible et inacceptable", poursuit le syndicaliste. "Prenons l’exemple de la DIPN (Direction interdépartementale de la police nationale, ndlr) à Nancy, dans le département de Meurthe-et-Moselle, qui n'est toujours pas équipée de drones, malgré une délinquance et un énorme trafic de stupéfiants croissants. Comment est-il possible qu’on nous prive, nous policiers, des moyens d’arrêter les délinquants pour des questions budgétaires ? À ce stade, il faut le dire clairement : la sécurité publique n’a pas de prix, mais apparemment, pour certains, elle a un coût".