Le vendredi 26 avril 2019 à 12:02
"On a mesuré une diminution de 60% de la résistance au vent. La structure a changé. Une partie de cette structure n’existe plus, la toiture a disparu, ainsi qu’une partie de la voûte", a indiqué jeudi le professeur Paolo Vannucci, spécialiste de mécanique et bon connaisseur du bâtiment, cité par Le Figaro.
Cet ingénieur qui est professeur de mécanique à l’Université de Versailles précise que "l'effondrement d’une partie de la voûte a causé les dommages les plus importants" pour l'équilibre de l'édifice.
Des vents supportés jusqu'à 90 km/h seulement
Paolo Vannucci avait réalisé un rapport sur les risques d'incendie à Notre-Dame en 2016 dans le magazine spécialisé "Batiactu". Il expliquait à cette époque que Notre-Dame était en capacité de résister à des vents violents jusqu'à "222 km/heure".
Mais selon l'expert, la vitesse des vents critiques que peut supporter la cathédrale aujourd'hui, n'est désormais que de "90 km/h".
L'effondrement d'une partie du clair-étage ne peut être exclu
Impossible d'exclure "qu'une violente tempête puisse en l’état actuel entraîner l’effondrement d’une partie du clair-étage", la rangée supérieure des murs de la nef ornée de vitraux. Une expertise qui reste à ce stade une hypothèse souligne l'ingénieur, alors que les données précises de l'état de la structure ne sont pour l'heure pas connues.
"Notre-Dame a réellement perdu de sa capacité de résistance. Les voûtes ont été exposées à des hautes températures, et les pierres et mortiers ont subi des dommages" et "la résistance en compression a été amoindrie" a poursuivi Paolo Vannucci. Le feu et l'eau ont eu des effets fragilisants et corrosifs.
Les ouvriers ont procédé au bâchage intérieur et extérieur de la cathédrale ce mardi.