Le mercredi 10 juillet 2024 à 10:00
Un homme a été tué ce mercredi par un tir de riposte d'un gendarme du GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale) dans le sud de la Nouvelle-Calédonie, portant à dix le nombre de morts depuis le début des troubles dans l'archipel le 13 mai dernier. Les faits se sont produits à la tribu kanake de Saint-Louis, située dans la commune du Mont-Dore, à l'est de l'agglomération de Nouméa.
La victime, connue pour être un des meneurs des émeutiers de Saint-Louis, a été touchée par un tir de riposte à longue distance effectué par un gendarme du GIGN lors d'une opération de déblocage d'une route, alors que les gendarmes étaient ciblés par des tirs d'armes à feu, selon une source proche de l'affaire.
D'après une deuxième source citée par l'AFP, les gendarmes étaient en opération pour interpeller des auteurs de tirs d'armes à feu fréquents dans cette tribu et ont été pris à partie près d'une église lors de la sécurisation d'un axe routier.
Ces violences, déclenchées par un projet de loi constitutionnel visant à élargir le corps électoral calédonien pour le scrutin provincial prévu fin 2024, sont les plus graves que le territoire ait connues depuis les années 1980. Le projet de loi constitutionnelle, accusé par les indépendantistes de marginaliser le peuple autochtone kanak, a été suspendu par Emmanuel Macron en juin, trois jours après la dissolution de l'Assemblée nationale.
Depuis le début des émeutes, le bilan s'élève à dix morts, dont deux gendarmes, et les dégâts matériels sont estimés à environ 2,2 milliards d'euros. Plusieurs militants indépendantistes ont été arrêtés et treize d'entre eux, dont le leader de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) Christian Tein, ont été mis en examen, notamment pour complicité de tentative de meurtre et association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime ou d'un délit. Sept sont actuellement en détention provisoire, et le transfert de cinq d'entre eux dans l'Hexagone il y a deux semaines a entraîné une nouvelle vague de violences. Parmi eux, Christian Tein, incarcéré à Mulhouse (Haut-Rhin).