Le samedi 18 avril 2020 à 13:29
Les forces de l'ordre ont constaté une recrudescence des livraisons de drogues dans la capitale ces dernières semaines. Une conséquence directe des mesures de confinement qui obligent les vendeurs à se déplacer et à se rendre directement chez leurs clients, en faisant des tournées.
Pour passer inaperçu et éviter d'attirer l'attention des policiers dans les rues actuellement peu fréquentées de la capitale, ces trafiquants n'hésitent pas à s'habiller comme des livreurs de Uber ou son concurrent Deliveroo. C'est justement ce qu'avait choisi de faire ce jeune homme de 19 ans mercredi, avant d'être démasqué. Peu après 22 heures, les policiers de la Brigade territoriale de contact (BTC) du VIIe arrondissement ont eu leur attention attirée par le conducteur d'un scooter sur le quai Branly.
Une odeur de cannabis venant de la selle du scooter
Sur son deux-roues, l'homme avait une glacière de la société Deliveroo. Les fonctionnaires ont décidé de procéder à son contrôle. Il a obtempéré et s'est arrêté. Le jeune homme a rapidement reconnu qu'il n'avait pas le permis pour conduire ce scooter. Dans le même temps, les policiers ont senti une forte odeur de cannabis venant de la selle de son deux-roues.
Un officier de police judiciaire (OPJ) s'est rendu sur place pour procéder à la fouille du véhicule. Le jeune homme de 19 ans transportait de l'herbe de cannabis conditionnée en sachets mais aussi des dizaines de billets, de 10, de 20 et de 50 euros. Sa tournée qui approchait de la fin s'est terminée dans une cellule de garde à vue.
Au total, le mis en cause qui habite Bagneux (Hauts-de-Seine), transportait 2500 euros et 110 grammes de cannabis au moment de son interpellation. Inutile de préciser que son attestation de sortie n'était pas valable. Remis en liberté ce vendredi soir à l'issue de sa garde à vue, il comparaîtra prochainement devant le tribunal correctionnel.
Des vendeurs de cocaïne
Les livreurs de drogues, souvent appelés "Uber shit" par les policiers, ne sont pas une nouveauté dans la capitale. Mais ils sont actuellement plus nombreux et plus actifs. "En temps normal, ceux que nous interpellons ont environ 1000 euros sur eux. En ce moment, ça va en moyenne de 2000 à 3000 euros lorsqu'on les interpelle", nous explique un policier affecté dans une Brigade anticriminalité (BAC) parisienne. Des milliers d'euros obtenus en seulement quelques heures.
"La demande est plus forte que d'habitude car leurs clients habituels ne veulent pas sortir à cause du confinement, les dealers n'ont donc pas le choix et sont obligés de venir jusqu'à eux", ajoute-t-il.
"Certains [vendeurs] parviennent même à se recharger en drogues directement dans Paris, alors qu'en général leur stock se trouve plutôt en banlieue", poursuit le policier. La présence des forces de l'ordre est pourtant plus importante dans Paris que dans sa banlieue, mais cette difficulté supplémentaire n'arrête visiblement pas ces dealers, confrontés à un manque à gagner depuis le 17 mars. "Il y a aussi beaucoup de vendeurs de cocaïne parmi eux", souligne-t-il.