Paris : Une femme de 71 ans violemment agressée et dépouillée, trois hommes interpellés

Les trois agresseurs présumés âgés de 20 ans, bien connus des services de police, ont été interpellés et placés en garde à vue tour à tour. Ils ont été filmés par les vidéoprotections. La victime a été suivie puis agressée alors qu'elle rentrait chez elle. Le butin, qui n'a pas été retrouvé, est estimé à 15 000 euros.
Paris : Une femme de 71 ans violemment agressée et dépouillée, trois hommes interpellés
Illustration. (Alexandre Marchi / PhotoPQR / Maxppp)
Par Actu17
Le vendredi 28 octobre 2022 à 21:44 - MAJ vendredi 28 octobre 2022 à 21:55

Une femme âgée de 71 ans a été violemment agressée dans le hall de son immeuble mercredi 19 octobre vers 19 heures, alors qu'elle rentrait chez elle dans le VIIIe arrondissement. Son agresseur lui a arraché son sac en la faisant chuter au sol et a rapidement disparu. Saisis des investigations, les enquêteurs de la brigade de délégation des enquêtes de proximité (BDEP) de l'arrondissement ont retrouvé le voleur et ses deux complices présumés en l'espace de quelques jours. Ces derniers, domiciliés dans le quartier Balard (XVe), âgés de 20 ans et déjà connus des services de police, ont été déférés. L'un a été écroué en l'attente de leur procès qui se tiendra en décembre prochain.

Une habitante de la rue François-Ier, située à proximité des Champs-Élysées, rentrait à son domicile ce soir-là et ne s'est rendu compte de rien. Elle était pourtant suivie. Alors qu'elle venait d'entrer dans le hall de sa résidence, un jeune homme de type africain a surgi et l'a brutalement dépossédé de son sac à main qui contenait son téléphone, son portefeuille et des bijoux, le tout pour une valeur d'environ 15 000 euros. A l'hôpital, la septuagénaire s'est vu attribuer cinq jours d'incapacité totale de travail (ITT) et a déposé plainte.

Les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) du VIIIe ont procédé aux premières constatations et à une enquête de voisinage. L'agression a été entièrement filmée par la vidéoprotection de l'immeuble. Les caméras de la préfecture de police ont également enregistré la fuite de l'agresseur. "Il s'est engouffré dans une Volkswagen Golf, son complice au volant l'attendait à proximité", décrit une source proche de l'enquête. "Un autre complice s'est quant à lui chargé de suivre la victime avant l'agression, et donnait des indications aux deux autres par téléphone".

Une voiture de location

Les policiers découvrent rapidement que cette Golf a été louée par un certain Mamadou, bien connu des services de police. Questionné lundi par téléphone au sujet de cette voiture, l'homme assure qu'il l'a loué pour l'un de ses amis surnommé "Tintin".

Le soir même, vers 23 heures, coup de théâtre. Un jeune homme se présente aux policiers et reconnaît être l'auteur de ce vol avec violences. "Il a été prévenu du coup de fil des policiers et a compris qu'il allait être vite démasqué, ce qui l'a amené à se rendre", glisse cette source. Ce jeune homme prénommé Arthur a été placé en garde à vue. Il s'agit bien de l'agresseur, filmé par la vidéoprotection. Lors de ses auditions, il évoque une dette qu'il doit rembourser, pour justifier son acte.

Le lendemain, Mamadou, le "loueur", est lui aussi placé en garde à vue. Les enquêteurs se rendent dans la soirée au domicile de "Tintin" pour l'interpeller mais ce dernier est absent. Alors qu'ils rejoignent leur véhicule pour rentrer au commissariat, les policiers aperçoivent une Golf avec le suspect au volant. Celui-ci accélère et abandonne la voiture un peu plus loin, puis part en courant et disparaît. "Tintin" se présente finalement au commissariat du VIIIe au milieu de la nuit. Sa garde à vue lui est immédiatement notifiée.

Le conducteur était sous contrôle judiciaire

Interrogé, ce jeune homme bien connu des services de police nie toute implication dans cette affaire de vol avec violences. Il était par ailleurs sous contrôle judiciaire au moment des faits et avait interdiction d'entrer en contact avec un autre jeune homme... qui correspond physiquement à celui recherché par les enquêteurs. Il s'agit du troisième complice - lui aussi filmé - qui a suivi la septuagénaire. Ce dernier a été interpellé à son domicile mercredi et placé en garde à vue à son tour. Mamadou a quant à lui été remis en liberté, sans charge.

Durant leurs auditions, les trois complices ont tenté maladroitement de se rejeter les responsabilités ou de jeter la faute sur d'autres personnes. "Un travail de téléphonie a permis de confirmer qu'ils étaient ensemble au moment de l'agression et les jours suivants", poursuit la même source.

Jugés le 5 décembre

Le trio a été déféré pour être jugé dans le cadre d'une comparution immédiate ce vendredi. Ils ont finalement demandé un report de leur procès afin de préparer leur défense. Arthur a été placé en détention provisoire et les deux autres suspects ont été remis en liberté, sous contrôle judiciaire. Leur procès a été reporté au 5 décembre prochain. Pour l'heure, les policiers n'ont pas retrouvé les biens dérobés à la victime.

"Ce type de petite et moyenne délinquance est très répandue à Paris", commente un gradé de la préfecture de police. "Les enquêteurs au sein des commissariats ont de très nombreux dossiers à traiter et sont souvent en sous-effectif. Il n'est pas toujours évident pour eux d'obtenir à chaque fois des résultats aussi concluants".