Perpignan : 60 kg de cannabis et des défenses d'animaux en ivoire saisis, quatre suspects interpellés

INFO ACTU17. Soixante kilos de résine de cannabis, des tronçons de défenses d'animaux en ivoire, une arme à feu et près de 23 000 euros en numéraire ont été saisis par les policiers à Perpignan, après plusieurs semaines d'enquête. Quatre suspects ont été déférés devant la justice selon nos informations.
Perpignan : 60 kg de cannabis et des défenses d'animaux en ivoire saisis, quatre suspects interpellés
Illustration. (PhotoPQR / Jean-Michel Mazet / Maxppp)
Par Stéphane Cazaux
Le dimanche 15 octobre 2023 à 12:55

Un trafic de drogue a été démantelé à Perpignan (Pyrénées-Orientales) dans la cité Clodion. Le suspect principal a tout tenté pour échapper aux policiers, prenant la fuite avec une voiture de police. Quatre personnes ont été interpellées puis déférées. Selon les informations d'Actu17, 60 kilos de cannabis et plus de 20 000 euros en numéraire ont été saisis, ainsi que des tronçons de défenses d'animaux en ivoire.

Les policiers de Perpignan ont reçu une information durant l'été concernant un important trafic de stupéfiants. Des surveillances physiques et techniques ont débuté afin d'identifier les protagonistes. Un premier homme, Rachid, le cerveau présumé, est identifié. Un appartement est également localisé dans la cité Clodion, où l'homme semble vivre avec sa sœur et sa mère. "Les surveillances ont fait apparaître des allées et venues ainsi que des livraisons récurrentes avec de gros sacs, ce qui a confirmé les soupçons", expose une source proche de l'enquête. Des odeurs de stupéfiants sont également constatées sur le palier de cet appartement.

Les enquêteurs découvrent ensuite que le suspect principal est régulièrement hébergé chez sa compagne, qui vient d'aménager dans une petite maison sur la commune de Saint-Estève, à quelques kilomètres seulement de la cité Clodion.

Il prend le volant de la voiture de police et démarre

Le mercredi 27 septembre, les policiers décident de procéder à une opération visant à interpeller les suspects et à réaliser des perquisitions. Les forces de l'ordre se positionnent devant l'appartement de la cité Clodion, ainsi qu'à proximité de celui de la compagne du suspect principal. Ce dernier a vraisemblablement été prévenu de la présence des fonctionnaires devant chez lui à Perpignan, puisqu'il sort de la maison précipitamment, téléphone à l'oreille. Il monte dans une voiture et le chauffeur démarre en trombe. Les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) ordonnent au conducteur de s'arrêter mais celui-ci refuse et accélère.

Plus loin, le fuyard s'arrête finalement et Rachid prend la fuite en courant. Les forces de l'ordre le rattrapent et l'interpellent alors qu'il se rebelle. Le conducteur est lui aussi interpellé pour refus d'obtempérer. Alors qu'ils pensent avoir mis la main sur le suspect principal pour le conduire au commissariat, ce dernier parvient à retirer l'une de ses menottes, monte dans la voiture des policiers et démarre. "L'un des fonctionnaires a tout juste eu le temps de monter à l'arrière de la voiture. Une lutte s'est engagée dans l'habitacle alors que le suspect roulait à près de 100 km/h", décrit la même source. Rachid est tant bien que mal maîtrisé par le fonctionnaire, qui réussit à stopper la voiture. L'homme est cette fois ramené au commissariat sous bonne garde, où sa garde à vue lui est notifiée.

Arme à feu et munitions

Dans le même temps, les policiers procèdent à une perquisition dans l'appartement de la cité Clodion. Soixante kilos de résine de cannabis sont découverts, ainsi qu'un peu plus de 23 000 euros en liquide. La mère et la sœur de Rachid sont interpellées et placées en garde à vue à leur tour. La maison de la compagne du suspect principal est également perquisitionnée. Les enquêteurs découvrent une arme de poing ainsi qu'une vingtaine de munitions de calibre 9 mm. Dans un garage, des tronçons de défense d'animaux en ivoire sont saisis. Une matière qui s'écoule à plus de 1000 euros le kilo en France sur le marché illicite, et cinq à six fois plus cher à l'étranger. Le commerce d'ivoire est totalement interdit en France depuis 2016.

Les quatre suspects ont été déférés après 96 heures de garde à vue. Ils devaient être jugés dans le cadre d'une comparution immédiate lundi 2 octobre nous a indiqué le parquet de Perpignan, qui n'a pas souhaité nous communiquer les décisions prises par le tribunal correctionnel dans ce dossier. La suite des investigations a été confiée à la police judiciaire.