Un fonctionnaire du ministère de l’Économie mis en examen pour espionnage au profit de l’Algérie

Un fonctionnaire du ministère de l’Économie a été mis en examen pour espionnage au profit de l’Algérie. Il est soupçonné d’avoir transmis des informations sensibles sur des ressortissants algériens vivant en France, dont des opposants au régime. Une assistante sociale de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), qui lui aurait fourni ces renseignements, a également été mise en examen. L’affaire, confiée à deux juges d’instruction, est toujours en cours.
Un fonctionnaire du ministère de l’Économie mis en examen pour espionnage au profit de l’Algérie
Le ministère de l'Économie à Paris. (Illustration / Vernerie Yann / Shutterstock)
Par Actu17
Le jeudi 13 mars 2025 à 12:33

Un fonctionnaire du ministère de l'Économie a été mis en examen dans une affaire d'espionnage impliquant la transmission d'informations sur des ressortissants algériens vivant en France, dont certains opposants au régime d'Alger. L'affaire, révélée ce mercredi par Le Parisien et l'AFP, met en lumière des soupçons de collusion avec une puissance étrangère.

Le fonctionnaire a été mis en examen le 19 décembre pour "intelligence avec une puissance étrangère, livraison à une puissance étrangère d’information sur intérêt fondamental à la nation, exercice d’activités pour s’informer sur les intérêts fondamentaux de la nation pour une puissance étrangère", a indiqué le parquet de Paris. Il a été placé sous contrôle judiciaire.

Un fonctionnaire en contact avec le consulat d’Algérie

D'après les éléments de l'enquête, il aurait été "en contact régulier avec une personne de nationalité algérienne travaillant au consulat d’Algérie de Créteil" et lui aurait transmis "des informations personnelles et sur les demandes d’asile" de ressortissants algériens, notamment "des opposants notoires" au régime.

L’enquête a mis en évidence que parmi les profils concernés figuraient des figures connues comme Amir Boukhors et Mohamed Larbi Zitout, tous deux sous mandat d'arrêt international pour terrorisme, ainsi que d’autres personnalités telles que l’influenceur Chawki Benzehra, un journaliste réfugié ou encore un Algérien ayant porté plainte en France contre un général. Toujours selon une source proche de l’enquête, certaines de ces personnes auraient été "victimes de violences, menaces de mort ou tentative d’enlèvement", sans que le lien de causalité avec la fuite d’informations ne soit clairement établi.

Une assistante sociale mise en examen pour violation du secret professionnel

Le fonctionnaire de Bercy aurait obtenu ces renseignements par l’intermédiaire d’une assistante sociale de l’Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), avec qui il entretenait une "relation intime", selon une source proche du dossier. La quadragénaire, sollicitée pour accéder à un logiciel confidentiel, a été mise en examen le 7 février pour violation du secret professionnel. L'avocat du fonctionnaire mis en cause, Me Sipan Ohanians, a déclaré à l'AFP que son client était "victime d’une campagne de menaces et de manipulation d’une puissance étrangère ayant resserré l’étau autour de lui".

Les investigations, confiées à deux juges d’instruction depuis novembre 2024, se poursuivent pour déterminer l’ampleur des fuites et les responsabilités précises des personnes impliquées.