Une magistrate d'Agen placée en garde à vue dans une enquête liée au banditisme corse

Une magistrate de la cour d'appel d'Agen (Lot-et-Garonne), Hélène Gerhards, a été placée en garde à vue dans le cadre d'une enquête liée à ses relations présumées avec un membre du banditisme corse, entraînant sa mise à l'écart temporaire de la présidence de la cour d'assises du Lot-et-Garonne.
Une magistrate d'Agen placée en garde à vue dans une enquête liée au banditisme corse
Illustration. (Shutterstock)
Par Actu17
Le mercredi 3 avril 2024 à 15:00

Une magistrate à la cour d’appel d’Agen (Lot-et-Garonne), Hélène Gerhards, a été placée en garde à vue ce mercredi dans le cadre d’une enquête portant notamment sur ses liens avec un membre présumé du banditisme corse, comme rapporté par Mediapart.

"Je confirme qu’une magistrate a été placée en garde à vue mercredi dans le cadre d’une enquête préliminaire suivie par le parquet de Nice, ouverte des chefs de recours en bande organisée au service de personnes exerçant un travail dissimulé, blanchiment, trafic d’influence actif et passif", a réagi le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli. Cette magistrate a été "déchargée de la présidence de la cour d’assises du Lot-et-Garonne jusqu’à nouvel ordre, d’un commun accord avec le président de la cour d’appel", suite aux perquisitions réalisées à son domicile à Agen, et de sa villa à Pietrosella, en décembre 2022. Une mesure toujours active.

Des perquisitions en décembre dernier

L'enquête visant Hélène Gerhards, proche du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, a été ouverte le 20 janvier 2021. En poste à Ajaccio de 2010 à 2016, la magistrate avait déjà dû faire face à la perquisition de plusieurs de ses propriétés en Corse, le 8 décembre dernier. Son bureau à Agen avait également été perquisitionné.

Ces investigations sont menées dans le cadre d’une enquête portant sur les liens suspectés de la juge avec un membre présumé du banditisme insulaire, Johann Carta. Cet homme a été mis en examen fin novembre 2023 pour "extorsion", "escroquerie", "blanchiment en bande organisée" et "association de malfaiteurs" par un juge d’instruction de la Juridictions interrégionales spécialisées (JIRS) de Marseille, dans le cadre d’une enquête financière sur le Gazelec Football club Ajaccio, dont il est l'ex-président. Le suspect a été placé en détention provisoire.

Hélène Gerhards avait reçu des menaces de mort à son domicile, en février 2016, alors qu'elle était juge d'instructions. Elle avait alors été placée sous protection policière et une enquête avait été ouverte.