Le lundi 30 septembre 2024 à 21:02
Quatre hommes, âgés de 22 à 24 ans, ont été mis en examen et écroués début septembre à Pontoise (Val-d'Oise) pour des faits d'enlèvement, séquestration et violences, rapporte Le Parisien. Ils sont accusés d'avoir, le 12 novembre 2023, enlevé et séquestré un jeune homme de 22 ans entre Gonesse (Val-d'Oise) et la Seine-et-Marne, avant de le frapper, le déshabiller et de le filmer dans le but de lui extorquer de l'argent.
Les faits ont débuté aux alentours de 3 heures du matin. Le cousin de la victime a contacté la police, affirmant que cette dernière, domiciliée à Nîmes (Gard), venait d'être enlevée dans le Val-d'Oise. Le jeune homme a finalement été retrouvé vers 6 heures du matin à Pomponne (Seine-et-Marne), où une riveraine lui a porté secours. Les enquêteurs du Service interdépartemental de police judiciaire (SIPJ) du Val-d’Oise ont alors été chargés des investigations.
Les agresseurs réclament 10 000 euros
Lors de son audition, la victime, prénommée Mohammed, a expliqué qu’elle s’était rendue à un rendez-vous à l’hôtel Ibis, à 3 heures du matin, après avoir échangé sur Snapchat avec une certaine Sarah. À son arrivée devant l’hôtel, il a été agressé par quatre individus, frappé, menacé avec un pistolet à impulsion électrique et contraint de monter dans une voiture. Les ravisseurs se sont arrêtés sur une aire de repos, où ils l'ont forcé à se déshabiller avant de le photographier. Mohammed a ensuite été relâché dans une résidence de Pomponne, sous la menace que les images seraient diffusées s’il ne leur versait pas 10 000 euros.
Le jeune homme a révélé aux enquêteurs qu'il avait des différends avec un groupe de jeunes de son quartier concernant une caution de 7000 euros, liée à la location d’une voiture de luxe, détaille le quotidien francilien. Début novembre 2023, alors qu'il était en visite chez sa mère au Maroc, un intermédiaire lui a signifié que son créancier était dans le pays et qu’il devait rembourser sa dette. Le créancier, identifié comme Mohammed D., un homme de 23 ans, est soupçonné d’être le commanditaire de l'enlèvement.
Mohammed D. reconnaît avoir exercé une pression sur la victime au Maroc
Le 10 septembre 2024, trois suspects ont été interpellés dans le Gard. Lors des perquisitions, les enquêteurs ont saisi un pistolet, une matraque électrique, une montre de luxe et un téléphone. La présence de deux d'entre eux en Île-de-France a été confirmée par des billets de train et par des éléments de téléphonie. Lors de leurs auditions, les suspects ont nié les faits ou choisi de garder le silence.
Mohammed D., dont le casier judiciaire est vierge, a reconnu s’être rendu au Maroc pour exercer une pression sur la victime, mais a nié toute participation à l'enlèvement dans le Val-d'Oise. Un quatrième suspect a été arrêté le 13 septembre à l’aéroport de Roissy, alors qu'il revenait de Kuala Lumpur (Malaisie). Quant à la jeune femme qui aurait servi d'appât, elle n'a pu être formellement identifiée à ce stade.