Le dimanche 17 mars 2019 à 17:33 - MAJ dimanche 17 mars 2019 à 19:21
Les faits se déroulent durant l'après-midi ce samedi, en pleine manifestation des Gilets jaunes à Paris alors que de multiples violences et pillages ont lieu sur la plus belle avenue du monde.
Comme à son habitude, le journaliste Remy Buisine du média Brut filme et commente en direct la situation particulièrement tendue sur place, via un Facebook live. La scène commence à 4h55min50 secondes quand le journaliste s'approche de la boutique du PSG située au numéro 27 de l'avenue des Champs-Élysées. L'établissement a été très dégradé et des individus sont parvenus à pénétrer à l'intérieur comme le montrent ses images en direct.
Puis, Remy Buisine filme un périmètre de sécurité devant l'entrée de la boutique du club français. Plusieurs policiers se sont placés devant afin que personne ne puisse pénétrer à l'intérieur durant l'intervention, qui est encore en cours.
"Il y a eu des pillages dans la boutique du Paris-Saint-Germain, il y a eu au moins une interpellation" indique le journaliste. "Une interpellation et c'est cette personne qui a été interpellée qui avait avec lui, des vêtements qu'on peut trouver à l'intérieur de cette boutique" poursuit-il. "Donc là vous voyez à l'image, des policiers qui sont entrés à l'intérieur et qui ont procédé directement à des interpellations quand il y avait des personnes qui étaient dedans" ajoute Remy Buisine.
Un homme interpellé et des vêtements appréhendés
A l'image, il est possible de voir un individu qui est interpellé, assis dos contre le mur et un policier qui réunit ce qui semble être des vêtements provenant de la boutique du PSG. Une scène qui est mieux visible sur les images du journaliste @AnthonyDepe (Twitter), ci-dessous, qui montrent que les policiers saisissent les vêtements trouvés sur l'interpellé assis face à eux.
Un policier a-t'il volé des t-shirts PSG ? L’igpn a ouvert une enquête.#Acte18 #Giletsjaunes #GiletsJaunesParis #PSG pic.twitter.com/2X3AxePCPZ
— D Anthony (@AnthonyDepe) 17 mars 2019
Ce dernier, qui est visiblement menotté, est ensuite conduit à l'intérieur de l'établissement, sans aucun doute par raisons de sécurité. En effet, plusieurs interpellés qui étaient entravés sont parvenus à prendre la fuite ce samedi selon nos informations après voir été "libérés" par des charges de groupes de casseurs.
Peu après, un second individu est interpellé et lui aussi conduit dans la boutique du PSG. A 4h58min25, il est possible de voir l'un des policiers qui sont ceux d'une Compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI) de banlieue parisienne, ranger des vêtements dans un sac à dos, qui semble d'ailleurs être celui de l'individu interpellé.
Une action qui n'a rien de choquant. En cas d'interpellation pour vol ou pour recel, il est nécessaire d'appréhender le ou les objets volés pour caractériser l'infraction, mais aussi afin de les remettre ensuite à l'Officier de police judiciaire (OPJ) qui sera chargé de l'ouverture d'une enquête, et du placement éventuel de l'interpellé en garde à vue.
Un vol ?
Est-il possible d'affirmer que ce policier a volé ces vêtements ? Rien sur ces images ne permet de dire une telle chose, alors même que les fonctionnaires semblent tout simplement procéder à la saisie des affaires volées que l'homme avait sur lui au moment de son arrestation.
Brut
DIRECT - #GiletsJaunes - L'Acte 18 des gilets jaunes à Paris sous tension. Rémy Buisine en direct.
Une enquête de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été ouverte a annoncé la préfecture de police contactée par Libération, afin de faire toute la lumière sur cette affaire.
Des fiches de mise à disposition
Selon une source policière que nous avons interrogée, les policiers et gendarmes qui ont procédé à des interpellations ce samedi durant la manifestation des Gilets jaunes, devaient à chaque fois remplir une "fiche de mise à disposition", dans laquelle il était nécessaire de mentionner l'ensemble des informations liées à chaque arrestation.
Le lieu, l'heure, le motif, et la liste des objets appréhendés. Les forces de l'ordre qui ont interpellé un ou plusieurs individus n'étaient donc pas nécessairement ceux qui ont présenté les mis en cause devant un OPJ. Une façon de procéder qui nécessite plus d'organisation qu'une interpellation habituelle ; la moindre incohérence ou erreur sur la fiche MAD pouvant conduire à "casser" une affaire et donc à la remise immédiate en liberté d'un interpellé.
Le journaliste @RemyBuisine surprend un CRS en train de piller une boutique en mettant plusieurs maillots de foot dans son sac, il est violemment matraqué par l'un de ses collègues.pic.twitter.com/6Spjbf9Ab0
— Jean Hugon🔻 (@JeanHugon3) 16 mars 2019
Plus tard dans la vidéo en direct de Remy Buisine, ce dernier reçoit subitement un coup qui n'est pas visible sur ses images, de la part d'un policier. Une altercation éclate. Cet incident pourrait faire partie des investigations de l'IGPN.
Des interpellés allemands et belges
274 personnes ont été interpellées durant le saccage des Champs-Élysées et 200 étaient toujours en garde à vue ce dimanche : 185 majeurs et 15 mineurs, selon le Parquet de Paris.
Selon nos informations, au moins quatre allemands ont été interpellés pour des recels de vol de magasins situés sur les Champs-Élysées. Quatre belges ont eux été interpellés avec près de 25.000 euros de bijoux. Ces derniers étaient également en possession de plusieurs dizaines de vêtements neufs.
De nombreux mis en cause pourraient être déférés ce dimanche et jugés en comparution immédiate dès lundi.