Californie : Le suspect de la fusillade dans des exploitations agricoles risque la peine de mort

Chunli Zhao est soupçonné d'avoir tué sept de ses collègues de travail, sur des exploitations agricoles près de San Francisco en Californie (États-Unis), ce lundi. Il risque désormais la peine de mort.
Californie : Le suspect de la fusillade dans des exploitations agricoles risque la peine de mort
Chunli Zhao, suspect d'une double fusillade en Californie, lors de sa comparution au tribunal de Redwood City, en Californie, le 25 janvier 2023. (POOL/AFP)
Par Actu17 avec AFP
Le jeudi 26 janvier 2023 à 10:35

L'homme suspecté d'avoir tué sept de ses collègues travailleurs agricoles en Californie et d'en avoir blessé un autre risque la peine de mort s'il est reconnu coupable, a déclaré un procureur mercredi, lors de sa première comparution au tribunal.

Chunli Zhao, 66 ans, avait été arrêté lundi devant le commissariat de Half Moon Bay, peu après les deux attaques intervenues dans des exploitations agricoles de cette ville proche de San Francisco. Il a comparu au tribunal mercredi à Redwood City, dans une tenue orange de détenu. Il devrait être visé par sept chefs d'inculpation pour homicide et un pour tentative d'homicide, et ce que les procureurs appellent une circonstance spéciale pour meurtres multiples. Son avocat a demandé à ce que son inculpation formelle soit repoussée.

La juge Susan Jakubowski a ordonné que Chunli Zhao reste en détention, et qu'il comparaisse de nouveau le 16 février. La circonstance spéciale pourrait lui valoir "une peine de prison à vie ou la peine de mort", a déclaré le procureur du comté de San Mateo, Stephen Wagstaffe, au journal San Francisco Chronicle. Le peine de mort est encore en vigueur en Californie, mais n'a plus été appliquée depuis 2006. Cette décision sera prise "une fois que l'enquête sera terminée, quand nous aurons appris tout ce que nous pouvons" sur le suspect, a ajouté M. Wagstaffe.

La shérif, Christina Corpus, avait indiqué mardi que le suspect semblait connaître ses victimes, cinq hommes et deux femmes, qui étaient d'origine asiatique ou hispanique. "Toutes les preuves dont nous disposons suggèrent qu'il s'agit d'un cas de violence sur le lieu de travail", a-t-elle dit.

Le shérif du comté de Los Angeles, Robert Luna, a pour sa part indiqué que le suspect avait acheté l'arme du crime le 9 février à Monterey Park. Selon lui, il s'agit d'un pistolet semi-automatique Cobray CM11-9, une arme illégale en Californie.

Régulation

Chunli Zhao et son épouse vivaient, comme d'autres employés, sur le site de l'exploitation Mountain Mushroom Farms où a eu lieu la première attaque. Selon des documents judiciaires, cinq de ses victimes ont des noms chinois, et deux étaient septuagénaires. Les consulats chinois de San Francisco et Los Angeles n'avaient pas répondu aux sollicitations de l'AFP dans l'immédiat.

Le consulat du Mexique à San Francisco a de son côté confirmé que deux hommes mexicains étaient décédés lors de cette double fusillade. Un autre a survécu et est hospitalisé, a indiqué le consulat à l'AFP.

Un ancien collègue du suspect, avec qui il aurait travaillé dans un restaurant, avait obtenu une mesure d'éloignement à son encontre pour cause de violences, rapportait mardi le journal San Francisco Chronicle. "Aujourd'hui, je vais te tuer", lui aurait dit Chunli Zhao avant d'essayer de l'étouffer avec un oreiller.

La fusillade de lundi, moins de 48 heures après le meurtre de 11 personnes dans une salle de bal prisée par une clientèle asiatique près de Los Angeles, a choqué l'importante communauté d'Américains d'origine asiatique en Californie. La vice-présidente américaine Kamala Harris s'est rendue mercredi à Monterey Park, lieu de cette tuerie, pour rencontrer les familles de certaines des victimes. "Nous devons (...) exiger que les dirigeants de notre nation qui ont la capacité et le pouvoir et la responsabilité de faire quelque chose, agissent", a-t-elle déclaré.

Une veillée, la troisième d'affilée, a eu lieu mercredi devant le lieu de la tuerie.

Ces drames ont aussi renouvelé les appels à une réglementation plus stricte concernant les armes à feu. "Qu'est-ce qui ne va pas chez nous, pour que nous autorisions des armes de guerre et des chargeurs à grande capacité dans les rues ?", a dénoncé mardi le gouverneur de Californie, Gavin Newsom.