Le mardi 5 avril 2022 à 11:58
La "plus grande" plateforme de vente du darknet mondial, dénommée "Hydra Market" et opérant en langue russe depuis 2015, a été démantelée et des bitcoins d'une valeur de 23 millions d'euros ont été saisis, a annoncé mardi la justice allemande. "Les serveurs du plus grand marché du darknet au monde ont été confisqués et 543 bitcoins pour une valeur totale d'environ 23 millions d'euros ont été sécurisés", selon un communiqué du parquet de Francfort et de l'Office fédéral de la police criminelle (BKA).
Les enquêteurs soupçonnent cette plateforme comptant environ 17 millions de clients de servir à des activités criminelles et à du blanchiment d'argent et ce à travers plus de 19 000 comptes vendeurs. Au moins 1,23 milliard d'euros de ventes ont été réalisées via la plateforme "Hydra Market" rien qu'en 2020, ce qui en fait "le marché illégal avec le chiffre d'affaires le plus élevé au monde", selon le communiqué.
Hydra domine le marché parce que l'Ukraine et la Russie sont les deux premiers utilisateurs de cryptomonnaie dans le monde, affirme Kim Grauer, responsable de la recherche de Chainalysis, cité par Bloomberg.
Le site en langue russe accessible via le réseau Tor était principalement utilisé pour le commerce de drogue, de données volées et de faux documents. Un bandeau annonçant la saisie policière a été mis en ligne mardi sur le site web de Hydra, précisent les autorités. Un service sophistiqué, dénommé le "mélangeur de banque de bitcoins", a servi à dissimuler des transactions financières numériques avec des cryptomonnaies, rendant l'enquête beaucoup plus difficile, souligne le BKA.
Les investigations ont démarré en 2021 mais l'identité des opérateurs et administrateurs responsables de la plateforme n'est pour l'instant pas claire. Les autorités américaines ont également été impliquées, précise le BKA. Les autorités allemandes avaient déjà démantelé début 2021 la plateforme "DarkMarket", présentée alors par les enquêteurs comme le plus important point de vente du cybermarché noir. Cette opération avait entraîné quelques mois plus tard un coup de filet mondial conduisant à l'interpellation de quelque 150 personnes qui achetaient ou vendaient de la drogue ou des armes.