Le mercredi 23 novembre 2022 à 23:10 - MAJ jeudi 24 novembre 2022 à 00:23
Le manager d'un supermarché Walmart de l'est des États-Unis est suspecté d'avoir abattu six personnes mardi soir avant de se suicider sur les lieux, a indiqué mercredi la police. Le tireur, identifié comme Andre Bing, 31 ans, était armé d'un pistolet et avait en sa possession plusieurs chargeurs, a indiqué la municipalité de Chesapeake en Virginie, où ont eu lieu les faits.
Le suspect occupait le poste "de chef d'équipe de nuit et il travaillait avec nous depuis 2010", a précisé le géant de la grande distribution dans un communiqué. Le mobile de la tuerie n'est pas encore connu.
"J'ai levé les yeux et mon manager a ouvert la porte (de la salle de repos des employés du supermarché, ndlr) et a simplement commencé à tirer", a raconté Briana Tyler à la chaîne ABC. "Il n'a rien dit, rien dit du tout", a-t-elle ajouté. Selon les autorités, le tireur a tué deux personnes dans la salle de repos et s'y est suicidé. Une autre victime a été découverte "vers l'avant du magasin" et trois autres "ont été transportées dans des hôpitaux des environs mais ont succombé à leurs blessures".
Days after the Colorado shooting that has animated the left because of a claim it was a right-wing anti-trans hate crime, there was another mass shooting in Chesapeake, VA where 6 were killed. But this hasn't received as much attention. This is the deceased gunman, Andre Bing: pic.twitter.com/P2tAAm6nG7
— Andy Ngô ️ (@MrAndyNgo) November 23, 2022
La fusillade a également fait six blessés, dont l'un est dans un état grave.
Joe Biden évoque un «acte horrible et insensé de violence»
Devant le magasin, où s'activaient mercredi une quinzaine d'enquêteurs dont certains agents de la police fédérale, se dresse désormais un mémorial improvisé de fleurs et de bougies en l'honneur des victimes.
Le président Joe Biden a déploré un "acte horrible et insensé de violence" à la veille de la grande fête familiale de Thanksgiving, "l'une des fêtes que nous chérissons le plus et qui nous rassemble en tant qu'Américains et que familles". "Encore davantage de tables à travers le pays auront des chaises qui resteront vides ce Thanksgiving", a-t-il regretté dans un communiqué.
Ce drame est le dernier d'une série de tueries aux États-Unis : quatre jours plus tôt, une fusillade à Colorado Springs à l'ouest du pays a fait cinq morts et au moins 18 blessés dans un club LGBT+. Et la semaine précédente, déjà en Virginie, trois membres de l'équipe de football américain de l'Université de Virginie (UVA) avaient été tués par un ancien coéquipier.
L'enquête concernant le supermarché de Chesapeake ne fait que commencer, a souligné mercredi matin Mark Solesky, le chef de la police de Chesapeake. Les forces de l'ordre ont reçu un premier appel d'urgence à 22h12 mardi soir et de premiers policiers ont pénétré quatre minutes plus tard dans le magasin Walmart de cette ville située à 240 km au sud de la capitale Washington, a détaillé M. Solesky.
«Choqués»
Le magasin était rempli de clients lorsque la fusillade a éclaté, selon des médias locaux. "Nous sommes choqués par cet événement tragique", a tweeté mercredi Walmart, numéro un mondial de la distribution.
"Nous pleurons avec la communauté de Chesapeake ce matin", a tweeté de son côté le gouverneur de Virginie, Glenn Youngkin. L'élue au Sénat de Virginie Louise Lucas a affirmé sur Twitter qu'elle ne trouverait "pas de repos tant que nous n'aurons pas trouvé de solutions pour mettre fin à cette violence endémique liée aux armes qui a volé tant de vie dans notre pays".
Le phénomène des fusillades commises par un employé sur son lieu de travail n'est pas nouveau aux États-Unis. Des années 1970 à 1990, des employés ou d'anciens employés avaient fait une quarantaine de morts dans une série d'attaques contre les services postaux, si bien que les Américains ont inventé la formule "going postal" (devenir timbré) pour décrire les accès de violence dans le milieu du travail.
Selon le site Gun Violence Archive, plus de 600 fusillades de masse (au moins quatre personnes tuées ou blessées), ont eu lieu aux États-Unis depuis le début de l'année en cours. Et les supermarchés sont particulièrement touchés. Une étude de l'organisation Guns Down America, basée sur les chiffres de la Gun Violence Archive entre janvier 2020 et mai 2022, a conclu que les grandes chaînes de supermarchés voyaient des tirs se produire en moyenne quatre fois par semaine dans leurs magasins.
La question du durcissement du cadre légal autour des armes à feu reste toutefois politiquement ultra-sensible et le Congrès ne parvient pas à s'entendre dans ce domaine.