Guerre en Ukraine : La femme qui a interrompu le JT russe condamnée à une amende et libérée

Marina Ovsiannikova a été jugée pour la diffusion d'une vidéo sur internet, dans laquelle elle critique l'invasion des troupes russes en Ukraine.
Guerre en Ukraine : La femme qui a interrompu le JT russe condamnée à une amende et libérée
Marina Ovsiannikova a fait irruption pendant un journal télévisé pro-Kremlin ce lundi soir pour dénoncer l'offensive en Ukraine. (capture écran / DR)
Par Actu17
Le mardi 15 mars 2022 à 18:23

Une femme a fait irruption ce lundi soir durant le journal télévisé de la chaîne Pervy Kanal, le plus regardé de Russie, avec une pancarte critiquant l'offensive militaire en Ukraine, un fait rare dans le pays où l'information est strictement contrôlée. Cette dernière, Marina Ovsiannikova, est une employée de la chaîne.

Alors que la célèbre présentatrice Ekaterina Andreïeva était train de parler, Marina Ovsiannikova a surgi derrière elle avec une pancarte sur laquelle il était écrit : "Non à la guerre. Ne croyez pas la propagande. On vous ment, ici. Les Russes sont contre la guerre". La présentatrice a malgré tout continué de parler quelques secondes pendant que la protestataire scandait "arrêtez la guerre", puis la chaîne a basculé son programme sur un reportage sur les hôpitaux, mettant fin au direct sur le plateau.

Dans une vidéo enregistrée préalablement et publiée par OVD-Info, Marina Ovsiannikova, mère de deux enfants, a expliqué que son père étant ukrainien et sa mère russe, elle n'arrivait pas à voir les deux pays comme ennemis. "Malheureusement, j'ai travaillé pour Pervy Kanal ces dernières années, faisant de la propagande pour le Kremlin. J'en ai très honte aujourd'hui. J'ai honte d'avoir permis que des mensonges soient diffusés à la télévision, honte d'avoir permis que le peuple russe soit 'zombifié'", affirme-t-elle.

Condamnée à une amende

La journaliste était jugée ce mardi par un tribunal moscovite. Elle n'a pas dans l'immédiat été inculpée du crime de publication d'"informations mensongères" sur l'armée russe, passible d'une peine maximale de 15 ans de prison. Elle était jugée pour cette vidéo diffusée parallèlement sur internet pour dénoncer l'entrée de dizaines de milliers de troupes russes en Ukraine.

Elle a plaidé non coupable. Le tribunal lui a infligé une amende, sans toutefois l'emprisonner. Reconnue coupable d'avoir commis une "infraction administrative", elle devra payer une amende de 30 000 roubles (environ 250 euros au taux actuel). Elle risque toutefois encore des poursuites au pénal passibles de lourdes peines de prison.

La France propose l'asile à la journaliste

Emmanuel Macron lui a proposé de lui offrir l'asile quelques heures plus tôt. "Nous allons évidemment lancer les démarches diplomatiques pour offrir une protection soit à l'ambassade soit aussi une protection asilaire. J'aurai l'occasion lors de mon prochain entretien avec le président Poutine de proposer cette solution de manière directe et très concrète", a déclaré le président de la République.