Guerre en Ukraine : «Les jours qui viennent seront vraisemblablement plus durs» prévient Macron

Le président de la République Emmanuel Macron s'est exprimé ce mercredi soir dans une allocution télévisée concernant l'invasion russe en Ukraine.
Guerre en Ukraine : «Les jours qui viennent seront vraisemblablement plus durs» prévient Macron
Emmanuel Macron le 2 mars 2022. (capture écran)
Par Actu17
Le mercredi 2 mars 2022 à 20:12 - MAJ mercredi 2 mars 2022 à 22:15

C'est devant les drapeaux français, européen et ukrainien qu'Emmanuel Macron s'est exprimé ce mercredi soir, en employant un ton grave. "Les forces russes assiègent les villes les plus importantes" d'Ukraine débute-t-il. "Les jours qui viennent seront vraisemblablement de plus en plus durs. Des centaines de milliers de réfugiés fuient". "J’adresse au président Volodymyr Zelensky le soutien fraternel de la France".

"Cette guerre est le fruit d’un esprit de revanche"

"Ni la France, ni l’Europe, ni l’alliance atlantique ne voulait de cette guerre", ajoute le président de la République. "J’ai conduit depuis 2017 un dialogue constant avec Vladimir Poutine. Le président des États-Unis a manifesté sa disponibilité pour négocier. C’est donc bien seul et de manière délibérée, que, reniant un à un les engagements pris devant la communauté des nations, le président Poutine a choisi la guerre".

"Cette guerre n’est pas un conflit entre l’Otan et l’Occident d’une part et la Russie d’autre part. Il n’y a pas de bases et de troupes de l'Otan en Ukraine, la Russie n’est pas agressée, elle est l’agresseur", assure le chef de l'État. "Cette guerre est le fruit d’un esprit de revanche né d’une lecture révisionniste de l’histoire de l’Europe".

"Cet après-midi même, l’Assemblée générale des Nations unies a condamné, par un vote écrasant, cette agression. La communauté internationale a ainsi montré son unité", rappelle le président de la République.

"La démocratie est remise en cause sous nos yeux"

"Plusieurs centaines de soldats français sont arrivés hier sur le sol de Roumanie", poursuit Emmanuel Macron. "Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Nous savons ce qui nous lie à ce grand peuple européen qu’est le peuple russe. (...) J’ai choisi de rester en contact, et resterai en contact autant que je le peux et autant que nécessaire, avec le président Poutine", afin de "prévenir l’élargissement et la contagion du conflit".

"Plusieurs centaines de milliers de réfugiés venant d’Ukraine sont et seront accueillis sur notre continent. La France prendra sa part", annonce également le chef de l'État. "Ces évènements n’auront pas seulement des conséquences immédiates, ils sont le signal d’un changement d’époque. La guerre en Europe n’appartient plus à nos livres d’histoire, elle est là nous nos yeux. La démocratie est remise en cause sous nos yeux. Notre liberté, celle de nos enfants, n’est plus un acquis. Elle est un système de courage, un combat de chaque instant".

"La facture risque de s’alourdir encore"

"Notre pays amplifiera donc l’investissement dans sa défense. (...) Nous ne pouvons plus dépendre des autres, et notamment du gaz russe. Je défendrai une stratégie d’indépendance énergétique européenne". "Nombre de secteurs économiques souffrent et vont souffrir soit parce que dépendent des importations de matières premières venues de Russie et d’Ukraine soit parce qu’ils exportent vers ces pays. Notre croissance sera impactée. Demain le prix du plein d'essence, le montant de la facture de chauffage, risque de s’alourdir encore. Face à ces conséquences économiques et sociales je n’ai qu’une boussole : vous protéger", assure Emmanuel Macron.

"Cette guerre vient aussi perturber notre vie démocratique et la campagne électorale, elle permettra un débat démocratique important pour la nation mais qui ne nous empêchera pas de nous réunir", dit-il, alors que le premier tour de l'élection présidentielle aura lieu dans une trentaine de jours maintenant.

"Je sais pouvoir compter sur vous, votre attachement à la liberté, à l’égalité, à la fraternité, à la place de la France dans le monde. Je ne cesserai jamais de les défendre et de les porter haut en votre nom. Vive la République, vive la France", conclut Emmanuel Macron.