Le jeudi 2 mai 2024 à 12:49 - MAJ jeudi 2 mai 2024 à 13:10
Emmanuel Macron a une nouvelle fois évoqué la possibilité d'envoyer des troupes occidentales au sol en Ukraine, estimant dans un entretien publié ce jeudi par The Economist qu'il faudrait "se poser la question" si Moscou "allait percer les lignes de front" et que Kiev le demandait.
"Si les Russes devaient aller percer les lignes de front, s'il y avait une demande ukrainienne – ce qui n’est pas le cas aujourd'hui – on devrait légitimement se poser la question", a déclaré le chef de l'État à l'hebdomadaire britannique. "L'écarter a priori, c'est ne pas tirer les enseignements des deux dernières années", alors que les pays de l'OTAN avaient d'abord exclu l'envoi à l'Ukraine de chars et d'avions avant de finalement changer d'avis, a-t-il ajouté.
«Si la Russie gagne en Ukraine, nous n'aurons plus de sécurité en Europe»
"Comme je l'ai dit, je n'exclus rien, parce que nous avons face à nous quelqu'un qui n'exclut rien", a-t-il affirmé à The Economist en référence au président russe Vladimir Poutine. "Nous avons sans doute été trop hésitants en formulant les limites de notre action à quelqu'un qui n'en a plus et qui est l'agresseur".
"J'ai un objectif stratégique clair : la Russie ne peut pas gagner en Ukraine. Si la Russie gagne en Ukraine, nous n'aurons plus de sécurité en Europe. Qui peut prétendre que la Russie va s'arrêter là ? Quelle sécurité pour les autres pays avoisinants, la Moldavie, la Roumanie, la Pologne, la Lituanie et tant d'autres ? Et derrière, quelle crédibilité pour les Européens qui auraient dépensé des milliards, qui auraient dit que c'est la survie du continent qui se jouait là et qui ne se seraient pas donnés les moyens de stopper la Russie ? Donc oui, nous ne devons rien exclure", a poursuivi Emmanuel Macron.
Le président de la République avait évoqué la possibilité d'envoyer des troupes au sol, pour la première fois, en février dernier, lors d'une conférence de presse. "Il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer des troupes au sol mais en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre. Et je le dis avec toute l'humilité qu'il faut avoir quand on regarde les deux années qui viennent de s'écouler", avait-il déclaré. Le vice-président de la Douma avait alors promis de "tuer tous les soldats français".