Guerre en Ukraine : Poutine a voulu «faire bégayer l’histoire européenne» affirme Macron

Des sanctions financières, énergétiques et qui impactent les transports, ainsi que l'attribution des visas, contre la Russie, ont été décidées.
Guerre en Ukraine : Poutine a voulu «faire bégayer l’histoire européenne» affirme Macron
Emmanuel Macron le 24 février 2022. (Ludovic Marin / EPA / Maxppp)
Par Actu17
Le vendredi 25 février 2022 à 03:35

Au terme d'un conseil européen à Bruxelles (Belgique) qui s'est terminé dans la nuit de jeudi à vendredi vers 02h30, le président du Conseil européen, Charles Michel, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président français, Emmanuel Macron se sont exprimés dans une conférence de presse. Ces derniers ont confirmé que des sanctions allaient être prises à l'encontre de la Russie. Des sanctions financières, énergétique, mais qui vont également impacter les transports et l'attribution des visas.

"Ce paquet [de sanctions] comprend des sanctions financières qui coupent l’accès de la Russie aux marchés de capitaux les plus importants", a détaillé Ursula von der Leyen. "Nous ciblons désormais 70% du marché bancaire russe, mais également des entreprises publiques clés, notamment dans le domaine de la défense".

"Face à cette situation de guerre, nous devons en tirer toutes les conclusions. Celle que le choix du président Poutine est d’une part, de vouloir faire bégayer l’histoire européenne et nous ramener à des logiques d’empire et de confrontation", a déclaré Emmanuel Macron. "La deuxième de bafouer tous les principes qui président au droit international, aux chartes et traités souverainement signés par la Russie ces dernières décennies".

Des sanctions françaises

"Notre unité, nous l’avons d’abord conçue pour discuter et donner ses chances à la diplomatie, sans naïveté, sans concessions. Un dialogue exigeant que nous avons conduit dans le cadre du format Normandie avec l’Allemagne, et également par les contacts que plusieurs collègues européens et que nous avons pu prendre ces dernières semaines. Le choix délibéré du président russe de ne pas saisir cette voie, l’unité et la préparation, c’est aussi qui a présidé aux travaux menés par la Commission", a poursuivi le chef de l'État.

Les sanctions viseront également la Biélorussie a annoncé Emmanuel Macron : "Ces sanctions viseront également le régime biélorusse, qui est complice de l’offensive russe. Je veux insister sur ce point compte tenu des évolutions récentes des dernières semaines". Emmanuel Macron a précisé que des sanctions françaises viendraient accompagner les sanctions européennes, et qu’elles viseront "des biens personnels et de personnalités".

1,2 milliard d'euros d'aides à l'Ukraine, dont 300 millions de la France

"Une aide économique sans précédent à l’Ukraine a été actée avec l’adoption d’un paquet d’aide macro financière de 1,2 milliard d’euros. Elle ira plus loin et continuera à mobiliser tous les moyens financiers et matériels", a ajouté le président de la République. "Je veux dire que la France contribuera à cet effort supplémentaire avec 300 millions d’euros pour l’économie ukrainienne et nous sommes prêts à continuer à livrer des matériels militaires et de soutien à la population, comme j’ai pu le dire au président" ukrainien.

"Les temps tragiques de l’histoire reviennent. La guerre est là, sur notre sol. Elle est donc, si besoin était, la démonstration que L’Europe n’est pas simplement un marché de consommateurs, mais bien une puissance doit penser son indépendance énergétique, sa transition climatique elle-même, qui doit penser une Europe de la défense capable de protéger ses frontières, ses citoyens et de se projeter vers ses alliés, entre autres", a-t-il poursuivi. "Nous avons là la démonstration que dans les temps tragiques que nous vivons l’Europe n’a d’autre choix que de redevenir, peut-être de devenir, une puissance".

"Lui demander de discuter avec le président Zelensky"

Le chef de l'État a été interrogé concernant son entretien au téléphone avec le président russe Vladimir Poutine, ce jeudi dans la soirée. "J’ai eu un échange franc, direct, très rapide avec le président Poutine, à la demande du président [ukrainien] Zelensky, tout à l’heure, pour d’abord lui demander l’arrêt dans les meilleurs délais des combats et surtout lui proposer de discuter, lui demander de discuter avec le président Zelensky, dont c’était la demande, celui-ci ne parvenant pas à le joindre. J’ai passé ce message de la France à la Fédération de Russie, de manière claire. J’ai aussi transmis ce message du président ukrainien. Ça n’a pas produit d’effet".