Le jeudi 17 février 2022 à 09:41 - MAJ jeudi 17 février 2022 à 10:26
Dans une déclaration conjointe, la France, ses alliés européens et le Canada annoncent ce jeudi "un retrait coordonné" du Mali. Le communiqué précise qu'Européens et Canadiens conservent une "volonté de rester engagés dans la région" sahélienne.
"En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les états Européens opérant aux côtés de l'opération (française) Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali et ont donc décidé d'entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations", selon une déclaration conjointe.
Paris et ses partenaires souhaitent toutefois "rester engagés dans la région" sahélienne et "étendre leur soutien aux pays voisins du Golfe de Guinée et d'Afrique de l'Ouest" pour contenir la menace jihadiste. Les "paramètres" de cette réorganisation seront arrêtés "d'ici juin 2022" précise-t-on.
4300 militaires Français sur place
Le gouvernement malien a été renversé lors d'un double coup d’État en 2020 et en 2021, provoquant l'arrivée au pouvoir d'une junte refusant d'organiser des élections avant plusieurs années et qui surfe sur un sentiment antifrançais croissant dans la région. Désormais, les autorités maliennes fustigent la présence militaire occidentale dans le pays et font désormais appel, selon les Européens, aux mercenaires russes de la société Wagner.
Près de 25 000 hommes se trouvent actuellement au Sahel, dont environ 4300 Français (2400 au Mali dans le cadre de Barkhane), d'après l’Élysée. Le pays accueille aussi 15 000 soldats de l'ONU au sein de la Minusma, dont l'avenir est désormais en suspens puisqu'elle comptait sur un large soutien de Barkhane.
"Quatre à six mois"
Lors d'une conférence de presse ce jeudi matin, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé que la fermeture des bases militaires au Mali prendrait "quatre à six mois". "Nous allons donc progressivement fermer, dans un exercice qui va prendre quatre à six mois, les bases qui sont présentes au Mali. Pendant ce temps (...) nous allons continuer d'assurer les missions de sécurisation de la Minusma", la Mission de l'Onu au Mali, forte de plus de 13 000 Casques bleus, a-t-il précisé.
Emmanuel Macron annonce que le retrait des troupes au Mali prendra "4 à 6 mois" pic.twitter.com/p08e1XjRKh
— BFMTV (@BFMTV) February 17, 2022
Concernant les mercenaires russes, Emmanuel Macron a estimé qu'ils "viennent essentiellement sécuriser leurs intérêts économiques et la junte elle-même, c'est ça la réalité de ce que nous voyons". Les autorités maliennes nient toujours leur présence sur leur territoire.