Royaume-Uni : Un meurtrier violeur de cadavres de femmes de nouveau condamné

Il avait déjà été condamné à la prison à vie en décembre 2021 pour avoir infligé des pénétrations sexuelles à plus de 100 cadavres de femmes, dans des hôpitaux, et pour avoir tué deux personnes. Cet homme de 68 ans a une nouvelle fois été condamné ce mercredi.
Royaume-Uni : Un meurtrier violeur de cadavres de femmes de nouveau condamné
Illustration. (AFP/Archives)
Par Actu17 avec AFP
Le mercredi 7 décembre 2022 à 19:06

Il avait agressé sexuellement plus de 100 cadavres de femmes dans des morgues d'hôpitaux : déjà emprisonné à vie, un sexagénaire britannique a été condamné mercredi pour des accusations supplémentaires, ultime étape dans cette affaire "sans précédent" pour la justice britannique.

Devant la cour londonienne qui lui a infligé quatre ans de prison pour pénétration sexuelle de cadavres et possession de pornographie extrême concernant 23 victimes entre 2007 et 2020, David Fuller, qui avait reconnu les faits, est resté impassible à l'énoncé de la peine.

«Vous resterez en prison jusqu'à votre mort»

Cet électricien de 68 ans avait déjà été condamné en décembre 2021 à la prison à vie pour des actes similaires sur plusieurs dizaines de femmes décédées ainsi que pour le meurtre de deux jeunes femmes en 1987. Au total, David Fuller a ainsi agressé sexuellement les cadavres "d'au moins 101 femmes et filles, même si dix des victimes n'ont pas pu être identifiées et ne le seront probablement jamais", a déclaré le procureur lors de cette ultime audience. La plus jeune de ses victimes avait neuf ans, la plus âgée 100 ans. "Vous resterez en prison jusqu'à votre mort", a lancé la juge en annonçant la peine additionnelle qui lui était infligé.

Lors de la révélation des faits, le parquet avait souligné qu'il s'agissait d'une affaire "sans précédent dans l'histoire judiciaire britannique".

Dans les deux hôpitaux du sud de l'Angleterre où il travaillait comme électricien David Fuller œuvrait essentiellement la nuit et était donc souvent seul une fois les employés partis, ayant pu ainsi accéder facilement aux morgues et aux frigos où étaient entreposés les corps des personnes décédées.

Identifié après le meurtre de deux femmes

Pendant plus de dix ans, il n'a jamais été repéré, mais il a finalement été confondu et arrêté en décembre 2020, après que la police l'a identifié grâce à son ADN comme le suspect du meurtre de deux jeunes femmes en 1987 à Tunbridge Wells (sud-est de l'Angleterre). Il les avait agressées sexuellement et étranglées.

Lors de la fouille de son domicile, les enquêteurs ont trouvé une quantité gigantesque d'images pornographiques, ainsi que des séquences vidéos dans lesquelles il s'était filmé durant les agressions qu'il commettait dans les morgues.

Enquête indépendante

Avant l'énoncé de la peine mercredi, les familles des victimes, ont pris la parole au tribunal, comme la fille d'une des femmes agressées qui a évoqué son "dégout absolu" et décrit David Fuller comme un "monstre". "David Fuller a sali chaque souvenir que j'avais de ma sœur, car tout ce à quoi je peux penser c'est ce qu'il a fait à ma sœur quand elle était supposée avoir trouvé le repos", a déclaré le frère d'une des victimes.

Le mois dernier, des compensations financières ont été accordées aux familles des victimes au regard de leur traumatisme. "Vous n'avez aucune considération pour la dignité des morts", "la perversité de vos actes, à l'égard de celles que vous avez tuées et de celles que vous avez profanées après leur mort montre que votre conscience a été réduite à néant", a asséné la juge mercredi en s'adressant à David Fuller.

Cette affaire a provoqué l'effroi au Royaume-Uni, poussant des membres de la chambre des Lords à réclamer un durcissement de la peine prévue pour les abus sexuels sur des cadavres, actuellement de deux ans de prison.

Boris Johnson, alors Premier ministre, avait aussi réagi après la condamnation de David Fuller pour les deux meurtres de 1987, tandis que le ministre de la Santé de l'époque, Sajid Javid, avait lancé une enquête indépendante pour analyser comment le sexagénaire avait pu commettre de tels actes dans des hôpitaux publics pendant une aussi longue période sans que personne ne se rende compte de rien. Ses conclusions sont attendues l'an prochain.