Le mercredi 9 mars 2022 à 14:22
Un policier blanc qui avait matraqué à plusieurs reprises un homme noir qui gisait au sol, sans arme, a été relaxé par un tribunal de San Francisco, alors que la ville avait versé d'importants dédommagements à sa victime dans le cadre d'une procédure civile.
Cet agent, Terrance Stangel, a été acquitté lundi pour trois des chefs d'accusation retenus contre lui et le jury n'a pas réussi à se mettre d'accord sur le quatrième fait qui lui était reproché. Terrance Stangel est donc ressorti libre à l'issue de son procès pénal pour brutalités policières, le premier du genre dans cette juridiction selon le quotidien San Francisco Chronicle.
Dans le cadre d'une procédure civile, la municipalité avait pourtant consenti à verser 700 000 dollars de dommages-intérêts à Dacari Spears, victime des coups de matraque de Terrance Stangel en 2019, qui lui avait notamment cassé le poignet.
Jury finds @SFPDOfc. Terrance Stangel not guilty of 3 assault & battery charges & deadlocks - in favor of acquittal - on 4th count in confrontation that injured Dacari Spiers, @EvanSernoffsky reports. “We are pleased that this jury focused on the facts,” says @SanFranciscoPOA pic.twitter.com/3RRR7PEECn
— Henry K. Lee (@henrykleeKTVU) March 7, 2022
Il a affirmé avoir protégé son collègue
Durant plusieurs semaines de procès, les jurés ont entendu comment Stangel et son collègue policier avaient répondu à un appel signalant un homme en train d'agresser une femme près de Fisherman's Wharf, haut-lieu touristique de San Francisco. Terrance Stangel avait frappé M. Spiers avec sa matraque à huit reprises, dont cinq fois alors que l'homme se trouvait au sol. Dacari Spiers, qui ne portait aucune arme, n'a jamais été arrêté et n'a jamais été inculpé d'un quelconque crime. Pour justifier de son usage de la force, le policier Stangel a affirmé qu'il avait dû protéger son partenaire. De son côté, sa victime a souligné que les policiers ne s'étaient jamais identifiés et qu'il n'avait fait preuve d'aucune agressivité à leur encontre.
Malgré la relaxe, l'avocat de M. Spiers a jugé que ce procès avait constitué "un pas dans la bonne direction". "Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir pour nous prémunir contre les brutalités policières inutiles", a-t-il relevé. L'avocate du policier a quant à elle affirmé que son client n'aurait jamais dû être poursuivi et qu'il avait fait les frais des idées politiques du procureur local, considéré comme très libéral.