Le jeudi 6 octobre 2022 à 10:50 - MAJ jeudi 6 octobre 2022 à 18:46
Un ancien policier armé d'un fusil et d'un couteau a tué jeudi 37 personnes, majoritairement des enfants d'une crèche en Thaïlande, l'un des pires massacres que le royaume ait connu, avant de tuer sa famille et de se suicider.
Le nouveau bilan de la police royale thaïlandaise fait état de 37 morts, dont 23 enfants, et 12 blessés, dans le district rural de Na Klang (nord), en plus de l'assaillant
Le tireur, âgé de 34 ans, équipé d'un fusil, d'un pistolet et d'un couteau, a ouvert le feu dans une crèche, vers 12h30 heure locale (07h30 GMT), a décrit le colonel de police Jakkapat Vijitraithaya.
Il a ensuite pris la fuite en voiture, fauchant au passage plusieurs passants, avant de tuer sa femme et leur garçon. Le massacre a pris fin quand il s'est donné la mort.
"L'assaillant s'est garé devant la crèche, il a tiré et tué quatre des employés qui déjeunaient devant", a raconté à l'AFP Nanthicha Punchum, directrice de la crèche. "Il a défoncé la porte d'entrée avec son pied, il est entré et a commencé à taillader la tête des enfants avec un couteau", a-t-elle décrit.
Une vidéo après le drame a montré les parents effondrés se recueillant dans un refuge près de la crèche, une maison située dans un jardin.
Massacre «horrible»
Le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha, qui se rend sur place vendredi, a ordonné l'ouverture d'une enquête après ce massacre "horrible", a-t-il écrit sur son compte Facebook.
Le dirigeant a demandé au chef de la police "d'accélérer les investigations."
"Il a essayé de percuter des gens sur la route. Il a percuté une moto et deux personnes étaient blessées. Je me suis dépêchée de m'éloigner", a indiqué à l'AFP une femme témoin, Paweena Purichan, 31 ans, qui roulait à moto vers sa boutique. "Il y avait du sang partout", a-t-elle dit.
Le tireur, Panya Khamrab, qui réside près de la crèche, avait été limogé de son poste de sergent en juin en raison d'un problème lié à la drogue, a déclaré en conférence de presse Damrongsak Kittiprapat, le chef de la police nationale.
"Il était attendu à son procès demain (vendredi) sur son problème de drogue", a-t-il déclaré. "L'assaillant était dans un état de folie", mais un test sanguin doit déterminer si c'est lié à une consommation de drogue, a-t-il encore dit, précisant qu'une arme utilisée avait été achetée légalement et à titre personnel. "Ce qui s'est passé aujourd'hui sera une leçon pour empêcher ça d'arriver encore à l'avenir", a-t-il insisté.
29 morts en 2020
La province de Nong Bua Lamphu se trouve près du "Triangle d'or", aux confins de la Birmanie et du Laos, considéré depuis des décennies comme le point central de la production de drogue dans la région.
L'Unicef, l'agence des Nations unies pour l'enfance, s'est dite "attristée et choquée par la fusillade tragique".
"Je suis choquée par les événements horribles en Thaïlande. Mes pensées vont vers ceux affectés et les secouristes", a réagi sur Twitter la Première ministre britannique Liz Truss.
"C'est impossible de comprendre la douleur de cette nouvelle horrible de Thaïlande. Tous les Australiens envoient leur amour et leurs condoléances", a écrit le Premier ministre australien Anthony Albanese.
La Thaïlande est l'un des pays du monde comptant le plus grand nombre d'armes en circulation. Une fusillade perpétrée par un officier de l'armée s'était produite en février 2020 en Thaïlande dans un centre commercial de Nakhon Ratchasima, faisant 29 morts. Le tireur, un adjudant-chef de 31 ans, avait été abattu par les forces de l'ordre après sa virée meurtrière de près de 17 heures. Il était passé à l'acte après une dispute avec un supérieur.
"C'est sans précédent en Thaïlande et je veux que ce soit la dernière fois qu'une telle crise se produise", avait alors déclaré le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha, toujours en poste.
Un sergent-major de l'armée royale a également été à l'origine d'une fusillade dans un site militaire à Bangkok en septembre, tuant deux officiers.