Affaire de l'OFAST Marseille : un capitaine de police mis en examen pour trafic de stupéfiants

Un capitaine de l’Office antistupéfiants (OFAST) de Marseille a été mis en examen à Paris pour son implication présumée dans une livraison surveillée de cocaïne en 2023, au cours de laquelle près de 400 kg de cocaïne auraient échappé au contrôle des forces de l’ordre. Le fonctionnaire a été placé sous contrôle judiciaire.
Affaire de l'OFAST Marseille : un capitaine de police mis en examen pour trafic de stupéfiants
Le tribunal de Paris. (Alphapicto / Shutterstock)
Par Actu17
Le samedi 14 juin 2025 à 16:17

Un capitaine de police affecté à l'Office antistupéfiants (OFAST) de Marseille a été mis en examen ce vendredi à Paris dans une affaire de trafic international de cocaïne, selon son avocat et le parquet, confirmant une information du Parisien.

Âgé de 45 ans, le policier était en garde à vue depuis mardi dans le cadre d’une enquête ouverte à la suite d’un renseignement anonyme reçu en février 2023. Cette enquête concerne l’arrivée d’une cargaison de cocaïne par conteneur depuis la Colombie, destinée à la région parisienne via le port de Marseille.

Le fonctionnaire a été mis en examen pour "importation de stupéfiants en bande organisée", "faux en écriture publique par personne dépositaire de l’autorité publique", "trafic de stupéfiants" et "atteinte à l’intimité par captation d’images non autorisées", a indiqué le parquet. Malgré des réquisitions en faveur d’un placement en détention provisoire, il a été placé sous contrôle judiciaire.

Suspendu de ses fonctions, le capitaine doit désormais résider en région parisienne et lui est interdit tout contact avec les autres protagonistes du dossier, selon son avocat, Pascal Luongo. Ce dernier a salué la décision du juge : "La décision de laisser en liberté mon client s’avère juste et ouvre désormais le temps de l’analyse méthodique de la validation par la chaîne hiérarchique de ce fiasco judiciaire et policier".

Deux autres policiers déjà mis en examen

Début avril, deux autres policiers de la même antenne marseillaise de l’OFAST avaient déjà été mis en examen, selon le parquet de Paris et la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO). Ils ont été placés en détention provisoire.

Les investigations ont mis en lumière des "échanges entre des policiers et d’autres personnes, portant sur la cession d’au moins 360 kg de cocaïne, en dehors de tout contrôle hiérarchique, et sur la dissimulation des quantités réelles arrivées sur le territoire" lors d’une livraison surveillée en 2023, a précisé le ministère public. "Dans le cadre de cette enquête, il avait été convenu de surveiller l’arrivée d’une cargaison de 180 à 200 kg de cocaïne ; or il s’est avéré que cette livraison a permis l’entrée sur le territoire de près de 400 kg de cocaïne", a ajouté le parquet.

Face à ces écarts, "l’OFAST Nanterre s’était désengagé des opérations" et "plusieurs acteurs du dossier s’étaient par ailleurs étonnés de la difficulté avec laquelle ces stupéfiants auraient été écoulés à Marseille, laissant entendre que la surveillance policière était éventée".

L’enquête initiale a été close en janvier 2024, sans qu’aucune interpellation ne soit alors réalisée. Ce même mois, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) "avait été saisie en interne de soupçons pesant sur les conditions de cette importation".