Affaire Michel Zecler : un procès ordonné contre quatre policiers, le caractère raciste écarté

Quatre policiers sont renvoyés devant la justice pour les violences commises sur Michel Zecler en 2020 à Paris, ainsi que pour un faux procès-verbal. La circonstance aggravante de racisme n’a pas été retenue.
Affaire Michel Zecler : un procès ordonné contre quatre policiers, le caractère raciste écarté
Les faits ont été filmés par une caméra de surveillance. (capture écran vidéo)
Par Actu17
Le samedi 28 juin 2025 à 00:26

Quatre policiers seront jugés pour les violences commises sur Michel Zecler en novembre 2020 à Paris, ainsi que pour avoir falsifié un procès-verbal dans le but de dissimuler les faits. La décision a été prise par deux juges d'instruction parisiens, selon une source proche du dossier citée par l’AFP ce vendredi 27 juin.

Le 21 novembre 2020, en début de soirée, Michel Zecler, producteur de musique, avait été violemment frappé dans son studio situé à Paris, à la suite d’un contrôle motivé notamment par une supposée "forte odeur de cannabis" et l’"absence du port du masque", dans un contexte de recrudescence de l’épidémie de Covid-19. L’enquête ouverte pour "violences" et "rébellion" à son encontre fut rapidement classée, et cinq jours plus tard, le média Loopsider diffusait les images de vidéosurveillance remettant en cause la version initiale des fonctionnaires. Les policiers, placés en garde à vue, avaient alors reconnu avoir porté des coups injustifiés. Michel Zecler avait eu quarante-cinq jours d’incapacité totale de travail (ITT), son tendon du biceps gauche ayant été rompu.

Trois policiers, Aurélien L. (28 ans), Philippe T. (48 ans) et Pierre P. (36 ans), seront jugés devant la cour criminelle départementale de Paris. Ils sont renvoyés pour "faux en écriture publique par personne dépositaire de l’autorité publique", ainsi que pour "violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours", commises "par personne dépositaire de l’autorité publique", "en réunion" et "avec arme".

Le quatrième policier sera jugé pour le jet d'une grenade lacrymogène

Le quatrième fonctionnaire, Hugues R. (40 ans), sera jugé devant le tribunal correctionnel de Paris. Il est poursuivi pour des violences commises avec une grenade lacrymogène contre Michel Zecler et plusieurs jeunes hommes, grenade lancée depuis l’extérieur du studio de musique.

Les juges d'instruction ont toutefois écarté la circonstance aggravante de racisme, invoquée par Michel Zecler. Celui-ci affirmait que l’un des policiers, Aurélien L., lui avait lancé "sale nègre", et que Philippe T. avait tenu des propos à connotation raciste. Dans leur ordonnance, les juges ont précisé que "cette décision ne postule ni n’affirme que les déclarations de M. Zecler sur ce point seraient insincères. Elle se borne à constater que les éléments de preuve en ce sens ne sont pas à la hauteur des standards applicables à la matière pénale". Le ministère public s'était pourtant prononcé en faveur de la reconnaissance de cette circonstance aggravante.

À l’issue de leur mise en examen, deux policiers avaient été placés en détention provisoire, une mesure exceptionnelle pour des fonctionnaires de police. Ils avaient été libérés un mois plus tard sous contrôle judiciaire.