Le vendredi 15 mars 2024 à 18:27 - MAJ vendredi 15 mars 2024 à 20:44
La cour d'assises spéciale de Paris a prononcé une peine de 24 ans de réclusion criminelle à l'encontre de Youssef Tihlah pour avoir commis une attaque à la voiture-bélier contre des policiers à Colombes (Hauts-de-Seine) en avril 2020, causant de graves blessures à deux d'entre eux. Cette sentence comporte une période de sûreté des deux tiers. L'homme de 33 ans était jugé pour tentatives d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste.
L'avocate générale avait réclamé une peine plus lourde de 30 ans, mettant en avant la volonté manifeste de l'accusé de donner une dimension terroriste à son acte. Elle a souligné que Youssef Tihlah avait maintenu une "rhétorique djihadiste" jusqu'à "l'ultime jour de l'audience". Face à cela, Youssef Tihlah a exprimé des remords avant le verdict : "Je suis désolé d'avoir infligé ces souffrances (...) J'y pense tous les soirs avant de dormir".
L'assaillant avait laissé une lettre
La défense, représentée par Me Fares Aidel, a plaidé pour une peine plus clémente, jugeant les 30 ans requis excessifs et assimilables à "une tombe pour Youssef Tihlah". L'avocat a remis en question la préméditation de l'acte, arguant que son client avait agi sous une impulsion : "Lorsqu'il décide au dernier moment d'accélérer, rien n'est prévu, rien n'est anticipé".
Le 27 avril 2020, en choisissant délibérément de foncer sur des policiers en moto à Colombes, Youssef Tihlah avait préparé son acte, comme en témoignent la lettre de revendication et les deux couteaux retrouvés dans son véhicule. Les victimes de cette attaque endurent encore les conséquences physiques et psychologiques de cet acte, marquées par des "séquelles physiques et psychiques" importantes, selon leur avocat Me Daniel Bernfeld.