Le jeudi 13 juin 2024 à 21:22
La cour d’assises spéciale de Paris a condamné ce jeudi Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud à 18 années de réclusion criminelle pour leur rôle dans l’attentat de Nice (Alpes-Maritimes) survenu le 14 juillet 2016, qui avait fait 86 morts. Mohamed Ghraieb, 48 ans, et Chokri Chafroud, 44 ans, amis de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, auteur de l’attentat au camion-bélier, avaient été initialement condamnés à 18 ans de prison en décembre 2022 pour association de malfaiteurs terroriste. Ils avaient fait appel de cette décision.
Lors du procès en appel, l’avocate générale, Naïma Rudloff, a requis le maximum légal de 20 ans de réclusion criminelle contre les deux accusés. En première instance, le parquet avait requis 15 ans d’emprisonnement.
«Je ne suis pas dangereux»
Avant le délibéré, Mohamed Ghraieb a demandé une "chance", affirmant qu'il n'ait "pas un terroriste. Je suis réinsérable. Je ne suis pas dangereux. Je suis contre toute forme de violence". Chokri Chafroud n’a pas souhaité s’exprimer. Les avocats des accusés ont plaidé l’acquittement, estimant que le dossier reposait sur des "fantasmes" et des "hypothèses". Selon l’accusation, bien que les deux hommes ne soient ni complices ni co-auteurs des actes de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, ils auraient été sollicités pour fournir une arme et associés à la location du camion utilisé lors de l’attentat.
Les deux accusés ont nié toute implication dans la recherche d’une arme ou la location du camion. Cependant, des messages violents envoyés par Chokri Chafroud à Lahouaiej-Bouhlel ont été présentés comme potentiellement inspirants pour le mode opératoire de l’attentat. Trois mois avant les faits, Chokri Chafrou avait écrit : "vas-y, charge le camion avec 2000 tonnes de fer et nique, coupe-lui les freins mon cher, et moi je regarde".
Quant à Mohamed Ghraieb, l’accusation a pointé son possible rôle dans la radicalisation de Lahouaiej-Bouhlel, en se basant sur des échanges de messages haineux après l’attentat contre Charlie Hebdo en 2015. Mohamed Ghraieb a admis en appel avoir rédigé ces messages, contrairement à sa dénégation en première instance.