Le mardi 31 octobre 2023 à 19:36
La cour d’assises spéciale de Paris a tranché ce mardi : Abdoul-Hakim Anaiev est condamné à dix ans de réclusion criminelle, assortis d'une période de sûreté des deux tiers. Le jeune homme était accusé d'avoir joué un "rôle central" dans l'acte terroriste commis par son ami Khamzat Azimov en 2018, près de l'Opéra Garnier (IXe), qui avait coûté la vie à Ronan Gosnet, un employé d'une librairie.
Durant les débats, le ministère public a insisté sur l'influence idéologique qu'Abdoul-Hakim Anaiev aurait eu sur Khamzat Azimov. "Il y a toujours quelqu’un qui influence. Il y a le djihad par l’épée et le djihad par la plume", a-t-il insisté. La cour a retenu le chef d'accusation d'"association de malfaiteurs terroriste", en l'absence de preuves formelles de complicité directe dans l'attentat.
La peine prononcée est bien inférieure aux 17 ans de réclusion criminelle que le ministère public avait requis ce mardi matin. Le procès avait débuté le 25 octobre et s'était étalé sur cinq jours.
«J'ai adhéré à une idéologie qui déteste la France»
Abdoul-Hakim Anaiev, d'origine tchétchène comme Khamzat Azimov, est arrivé en France à l'âge de 6 ans. Les deux hommes se sont rencontrés au lycée, où leur radicalisation a commencé à prendre forme. L'accusé a témoigné de son "parcours de radicalisation" durant le procès, sans toutefois cautionner les actes de son ami. Il avait également fait part de ses regrets : "Je suis né dans un pays en guerre, la France m’a apporté sa protection et j’ai adhéré à une idéologie qui déteste la France. C’est un échec".
L'attaque perpétrée par Khamzat Azimov avait été revendiquée par le groupe État islamique (EI). L'assaillant avait été abattu par la police peu après l'attaque.