«C'est un voleur de maman, c'est juste un assassin» : au procès du féminicide de Julie Douib, la douleur de la famille

Le procès en appel du féminicide de Julie Douib, en mars 2019, s'est ouvert vendredi dernier. Les proches de la victime ont pris la parole ce jeudi, et ont fait part de leur terrible souffrance.
«C'est un voleur de maman, c'est juste un assassin» : au procès du féminicide de Julie Douib, la douleur de la famille
La salle d'audience du procès en appel du féminicide de Julie Douib, le 20 janvier 2023 à Ajaccio. (AFP/Archives) / Julie Douib (Facebook)
Par Actu17 avec AFP
Le vendredi 27 janvier 2023 à 00:29

La mère de Julie Douib a dénoncé jeudi comme un "voleur de vie" son ex-compagnon, jugé en appel à Ajaccio pour le meurtre de la jeune femme en mars 2019.

"Jour et nuit, je vois ma fille dans son cercueil, j'entends le cri de mon petit-fils quand il a vu sa mère dans son cercueil. Pour m'aider, pour pouvoir dormir, je prends des somnifères. Mes nuits sont sans rêves. Il nous a tous bousillés", a témoigné Violetta Douib lors de l'avant-dernier jour du procès. "C'est un voleur de vie, un voleur de rêve, un voleur de maman, c'est juste un assassin", poursuit-elle en évoquant Bruno Garcia-Cruciani, 46 ans, qui a tué sa fille de 34 ans, dont il était séparé depuis six mois, par balles en mars 2019 à l'Ile Rousse.

Condamné à la réclusion criminelle a perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans en juin 2021 par la cour d'assises de Bastia, il a fait appel, affirmant n'avoir pas eu un procès équitable et niant toute préméditation.

Évoquant ses petits-fils, les deux enfants du couple, aujourd'hui âgés de 12 et 14 ans et qui n'assistent pas au procès, Violetta Douib dit qu'ils "vont mieux, bien je ne sais pas, et tout ce qu'ils veulent c'est une vie normale". Jordan, le frère de Julie, témoigne à son tour : "J'essaie de mettre de côté toute la rage, toute la colère et toute la haine que j'ai pour monsieur Garcia pour n'être que le tonton" de ses neveux, "beaux", qui "ressemblent à Julie". "Elle avait peur pour ses fils (...) Elle s'est sacrifiée", estime-t-il. Le père de la victime, Lucien Douib, prend la parole en dernier : "Je lui (l'accusé) avais dit que Julie c'était mes yeux ! Il m'a rendu aveugle, je pleure Julie tous les jours depuis quatre ans. Je prends des cachets, je suis détruit intérieurement".

De multiples plaintes avant le drame

Il évoque aussi le "moment de réconfort" lorsqu'au premier procès l'avocat général avait reconnu que la gendarmerie "avait été défaillante" dans l'affaire. "Ça ne la ramènera pas, mais c'est une reconnaissance de dire qu'il y a eu quelque chose. C'est dur de me dire qu'on aurait peut-être pu la sauver". La victime avait déposé plainte à de multiples reprises contre son futur meurtrier.

Bruno Garcia-Cruciani a de son côté nié une nouvelle fois toute préméditation, assurant que le premier tir était "un accident". Ses avocats ont demandé que soit posée une question supplémentaire à la cour et aux jurés sur l'altération de sa responsabilité pénale en raison de la prise de stéroïdes par l'accusé, ce qui aurait pu provoquer "une exacerbation de son naturel".

Les réquisitions puis les plaidoiries de la défense sont attendues vendredi, avant le verdict, probablement tardif.