Le vendredi 10 février 2023 à 00:55
Un gardien de la paix âgé de 47 ans, Ghazi E., a été jugé ce jeudi au tribunal correctionnel de Compiègne (Oise) pour une violente agression sur l'un de ses collègues, au commissariat, le 16 janvier dernier rapporte Le Parisien. Dix jours d'incapacité totale de travail (ITT) avaient été attribués à la victime.
Une série de différends entre les deux hommes serait au départ de cette affaire. Ghazi E. est revenu au travail après trois ans d'arrêt maladie pour une dépression sévère. Sa hiérarchie a décidé de le placer sur un poste aménagé, sans arme, alors qu'il était en mi-temps thérapeutique.
Le jour de son retour au commissariat, le prévenu aurait été bousculé par la victime et cette dernière n'aurait pas présenté d'excuses. "J’avais peur, lui a une arme, pas moi. Il est capable de tout", affirme Ghazi E. à la barre, évoquant une précédente histoire trois ans plus tôt, durant laquelle ce même collègue l'aurait "visé avec son arme". Des faits qui n'ont jamais été prouvés mais qui seraient à l'origine de la dépression de ce gardien de la paix.
«La violence a été inouïe»
Le 16 janvier dernier, le prévenu croise dans les locaux de police son collègue qui est au téléphone avec sa compagne. Ghazi E. l'agresse soudainement par derrière en lui plantant un stylo dans la cuisse, puis le roue de coups, notamment d'un coup de genou au visage, alors qu'il est tombé au sol. "Il a posé sa main sur son arme et a pivoté", se justifie le prévenu. "Je suis droitier, je tiens le téléphone de cette main, et je ne prêtais pas attention à lui", assure l'agent qui a eu une dent cassée et un traumatisme crânien notamment.
"La violence a été inouïe, les constatations médicales sont là, la vidéosurveillance a tout filmé", recadre le substitut du procureur lors de sa prise de parole. Ghazi E. a été reconnu coupable même si le tribunal a retenu une altération de son discernement. Il a écopé d'un an de prison avec sursis avec l'interdiction d'exercer le métier de policier ou gendarme, à vie. L'homme a également reçu l'interdiction de détenir une arme durant cinq années et d'entrer en contact avec la victime, ou encore de se rendre à Compiègne.