Le samedi 16 avril 2022 à 11:15
Yassine Bousseria, 42 ans, et le Marocain Hicham El-Hanafi, 31 ans, ont été reconnus coupables de participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’actes terroristes. Ils ont été condamnés respectivement ce vendredi à 24 ans de réclusion criminelle, et à 30 ans de prison. Deux condamnations assorties d’une peine de sûreté des deux tiers.
L’avocat général avait requis ce jeudi 30 ans de réclusion à l’encontre de Hicham El-Hanafi, qu'il a qualifié de "génie du terrorisme" et 25 ans de réclusion contre le Strasbourgeois Yassine Bousseria. En première instance, ils avaient été condamnés aux mêmes peines en première instance en février 2021. "Les faits établis à l'encontre de Hicham El-Hanafi sont les plus graves qui puissent être commis dans le cadre d'une association de malfaiteurs terroriste puisqu'ils tendaient directement à la commission d'un attentat à l'arme de guerre sur le territoire français", a appuyé la cour d'assises spéciale de Paris, statuant en appel.
Une audacieuse opération de la DGSI
Les deux hommes avaient été interpellés en 2016 dans le cadre d’une audacieuse opération de cyber-infiltration de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Un cyber-espion de la DGSI baptisé « Ulysse » avait fait croire à l’État islamique (EI), qui projetait un attentat en France, qu’il était en mesure de lui fournir des armes automatiques. Trois hommes, dont Bousseria et El-Hanafi avaient été interpellés dans le cadre de cette opération. "J’ai commis des erreurs, je reconnais ce que j’ai fait mais j’aimerais avoir l’espoir d’avoir de l’espoir", a demandé Yassine Bousseria à la cour avant qu’elle se retire pour délibérer.
Hicham El-Hanafi a quant à lui assuré qu’il n’avait jamais eu l’intention de commettre des attentats. "Tout ce que je veux c’est retrouver ma famille et retourner au Maroc" une fois sa peine purgée. Le troisième homme jugé à leurs côtés en première instance, Hicham Makran, ami de Yassine Bousseria, avait écopé d'une peine de 22 ans de réclusion. Il n’avait pas fait appel de cette décision.