Le mardi 6 février 2024 à 11:08
Un policier de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), âgé de 52 ans, a été condamné en novembre 2022 à une peine de trois ans d'emprisonnement, dont six mois ferme, pour une série de délits financiers graves, incluant le "détournement de fonds publics", le "faux" et l'"usage de faux", comme révélé par BFMTV et Mediapart ce mardi.
Le cœur de cette affaire réside dans la malversation financière orchestrée par ce brigadier de police, qui a détourné plus de 92 000 euros sur une période s'étendant de 2009 à 2016. Ces fonds, initialement alloués à la rémunération de pirates informatiques recrutés pour infiltrer des réseaux extrémistes, notamment des sites de propagande jihadiste, ont été détournés à des fins personnelles. Les pirates, qui étaient censés recevoir des paiements pour leurs services, ont été lésés par les actions de ce fonctionnaire, qui a retenu une portion substantielle de l'argent qui leur était destiné.
L'enquête a révélé que le brigadier avait utilisé de faux papiers d'identité pour ouvrir un compte bancaire où il déposait les fonds détournés. Ces documents falsifiés étaient accessibles dans le cadre de son travail, utilisés légalement par sa section pour mener des opérations sous couverture.
Ses collègues placés en garde à vue
Au-delà du détournement de fonds, le brigadier est suspecté d'avoir investi dans des équipements informatiques de pointe pour se livrer à l'extraction de bitcoins, une activité connue sous le terme de "minage". Ce faisant, il aurait accumulé un important patrimoine en cryptomonnaie, évalué à plus d'un million d'euros. Sollicité par nos confrères, le brigadier a déclaré "ne pas vouloir revenir sur une affaire qui a été définitivement jugée et qui par conséquent est close".
Les conséquences de ces actes délictueux se sont étendues au-delà du brigadier lui-même, affectant également ses collègues. Plusieurs agents de la DGSI, ayant travaillé avec lui, ont été placés en garde à vue, mais n'ont pas fait l'objet de poursuites. Néanmoins, ils ont perdu leur habilitation "secret-défense" et ont été contraints de quitter le service.
Interdit d'exercer la fonction de policier
Suite à sa condamnation, le brigadier qui travaillait à la DGSI depuis une vingtaine d'années, a été définitivement interdit d'exercer toute fonction au sein de la police, en plus de devoir payer une amende de 1000 euros et de voir sa berline BMW, confisquée par la justice. Sa détention provisoire de six mois avant le procès a abouti à sa remise en liberté, bien que son cas soit désormais clos sur le plan judiciaire.
La DGSI a indiqué à nos confrères avoir pris "l'initiative" d'ouvrir cette enquête, "au terme de procédures de contrôle interne qu'elle mène de manière régulière en son sein".