Le vendredi 22 avril 2022 à 08:56
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi les membres d'une équipe de "voltigeurs" qui dévalisaient les chargements de poids-lourds lancés à pleine vitesse sur l'autoroute à des peines allant de dix-huit mois à six ans d'emprisonnement.
Ces condamnations, assorties d'amendes de 5000 à 25 000 euros, sont en-deçà des réquisitions du parquet qui avait réclamé jusqu'à huit ans de prison et 60 000 euros d'amende. Le tribunal a prononcé des interdictions du territoire français, de façon définitive ou pendant dix ans, pour la quasi totalité des seize prévenus roumains âgés de 23 à 51 ans qui comparaissaient depuis le 31 mars pour vols aggravés et association de malfaiteurs. Des mandats d'arrêt ont par ailleurs été délivrés à l'encontre de quatre autres hommes, également originaires de Roumanie, qui étaient jugés en leur absence.
Digne d'un film d'action américain
Le mode opératoire "spectaculaire" de ce gang, soupçonné d'avoir sévi dans d'autres pays européens, est digne d'un scénario de la série de films d'action américains "Fast and Furious". Un poids-lourd transportant cosmétiques, parfums ou matériel informatique est pris en chasse par l'équipe de cambrioleurs circulant à bord de plusieurs véhicules.
Un fois sur l'autoroute, un premier véhicule se positionne devant le camion pour le ralentir. Alors qu'un deuxième se colle à l'arrière, l'un des "voltigeurs" sort par le toit ouvrant et monte sur le capot, fracture les serrures du poids-lourd avant de s'emparer de la marchandise et de la transférer à des complices. D'autres véhicules veillent à ce qu'aucune voiture ne dépasse le convoi et ne s'aperçoive de ce qui est en train de se passer.
«Beaucoup d'audace et de sang-froid»
"Il faut énormément de dextérité, beaucoup d'audace et de sang-froid", avait souligné la représentante du parquet dans ses réquisitions, le 15 avril. L'équipe "à tiroirs" était "particulièrement organisée", avait-elle ajouté, citant la location de chambres d'hôtels à l'aide de fausses identités, l'aménagement de trappes dans les véhicules, les repérages près d'entrepôts pour cibler les camions, la communication par talkies-walkies pendant les vols. La marchandise volée, sans arme ni violence, était ensuite écoulée en Roumanie.
Le tribunal était saisi au total de onze vols aggravés, commis en 2018 et 2019, au préjudice de plusieurs entreprises. Les sociétés Tech Data et Christian Dior se sont constituées parties civiles.