Le mardi 29 octobre 2024 à 16:48 - MAJ mardi 29 octobre 2024 à 17:00
Un brigadier-chef du commissariat de Levallois (Hauts-de-Seine) a été mis en examen pour "corruption, détournement de finalité de fichiers, escroquerie, violation du secret professionnel", comme l'a rapporté Le Parisien. Âgé de 54 ans, le policier a été placé en garde à vue le 9 octobre dernier, puis en détention provisoire deux jours plus tard, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par le parquet de Nanterre. Le fonctionnaire est soupçonné d'avoir utilisé les fichiers de police de manière irrégulière, principalement au profit de son fils, également mis en examen dans cette affaire.
Les investigations de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) ont permis de révéler des connexions "anormalement nombreuses" aux fichiers de police. En près de deux ans, le brigadier-chef aurait consulté près de 2000 fois le fichier de traitement des antécédents judiciaires (TAJ), environ 500 fois celui des personnes recherchées (FPR), et un nombre similaire de fois pour les immatriculations. Des chiffres qui dépassent largement le cadre habituel de ses fonctions.
La découverte de ces consultations excessives a eu lieu par hasard, en fin d’année dernière, lorsque les forces de l’ordre ont interpellé un homme à scooter en possession d’une arme dans un quartier chic de Paris. Sur le téléphone de cet individu, les policiers ont trouvé des extraits de fichiers de police, dont ceux des antécédents judiciaires et des personnes recherchées. L’IGPN a alors retracé l’origine de ces consultations, identifiant le brigadier-chef de Levallois comme l’unique fonctionnaire à avoir accédé à ces informations sur une période rapprochée.
Des informations transmises via une messagerie chiffrée
L'enquête a montré que ce policier échangeait régulièrement avec son fils, âgé de 27 ans, via une messagerie chiffrée. Les messages de son fils contenaient principalement des demandes d’informations sur des personnes ou des immatriculations, voire sur l’avancement de certaines procédures judiciaires. Le brigadier-chef aurait souvent répondu en envoyant des photos d’écran des fichiers consultés. Les recherches concernaient des personnes aux activités douteuses, certaines étant impliquées dans des escroqueries, voire des affaires de banditisme.
Le fils du brigadier-chef avait initialement été placé sous contrôle judiciaire. Le parquet a fait appel de cette décision, et vendredi dernier, il a été incarcéré à son tour après une audience tenue à huis clos devant la chambre de l’instruction de Versailles (Yvelines). L’information judiciaire devra également déterminer le rôle joué par son fils et ses relations avec les personnes pour lesquelles il demandait des informations.