Meurtre d'Alisha, 14 ans : deux adolescents condamnés à 10 ans de prison

Ils ont également été condamnés à verser 180 000 euros de dommages et intérêts à la famille de la jeune fille, morte noyée après avoir été frappée et jetée dans la Seine.
Meurtre d'Alisha, 14 ans : deux adolescents condamnés à 10 ans de prison
Marche blanche à Argenteuil le 14 mars 2021 en hommage à Alisha, 14 ans, harcelée et tuée par deux adolescents. (AFP/Archives)
Par Actu17 avec AFP
Le jeudi 7 avril 2022 à 23:27

Un garçon et une fille de 16 ans ont été condamnés jeudi à 10 ans de prison par le tribunal pour enfants de Pontoise (Val-d'Oise) pour le meurtre d'Alisha, 14 ans, harcelée, battue et morte noyée dans la Seine en 2021.

Au terme de quatre jours de procès à huis clos, le tribunal a requalifié les faits d'"assassinat" en "meurtre sur mineur de 15 ans", considérant "qu'il n'apparaissait pas d'éléments suffisamment caractérisés" prouvant la volonté "d'actes préparatoires" en vue de la mort de la jeune fille. Mais les adolescents ont eu "pleine conscience" de la situation et "ne pouvaient ignorer l'état manifeste de la victime" qui les a "suppliés", a ajouté le président.

Les deux prévenus - lui cheveux bouclés au carré, elle chignon et fines lunettes - sont restés silencieux dans le box à l'annonce du jugement. Ils ont également été condamnés solidairement à verser 180 000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral à la famille d'Alisha.

«Eux ils vont sortir dans 10 ans»

"C'est pas normal, j'attendais quelque chose de la loi. Eux ils vont sortir dans 10 ans. Ma fille a été tué. Ils ont tué ma fille, ils l'ont jetée dans l'eau", a crié la mère de la victime dans les couloirs du palais de justice. Elle était entourée de nombreux soutiens, aux mines fermées, qui arboraient des T-shirt blancs floqués du portrait de l'adolescente et des slogans #JusticepourAlisha, #stopharcèlement et "Je suis Alisha".

La collégienne de 14 ans, a succombé le 8 mars 2021 à un guet-apens tendu par ses deux camarades de classe à Argenteuil, au nord-ouest de Paris. Sa mort dans des conditions sordides avait suscité un émoi considérable, conduisant plus de 2000 personnes à défiler à la marche blanche organisée en sa mémoire peu après le drame.