Le jeudi 10 août 2023 à 22:34
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles a confirmé ce jeudi le maintien en détention provisoire du policier auteur du tir sur Nahel M., 17 ans, tué lors d’une intervention de police pour un refus d'obtempérer, le 27 juin dernier à Nanterre (Hauts-de-Seine). La mort du jeune homme avait été suivie d'une semaine d'émeutes urbaines.
"La chambre de l’instruction de Versailles a, conformément aux réquisitions du parquet général, confirmé l’ordonnance de rejet de demande de mise en liberté", a annoncé la cour d’appel dans un communiqué. "Le mis en examen est en conséquence maintenu en détention".
Le motard de la police, Florian M., 38 ans, mis en examen pour homicide volontaire et écroué depuis le 29 juin, avait demandé sa remise en liberté le 6 juillet. Une demande rejetée par la chambre de l’instruction. Il avait fait appel de cette décision le 1er août. Son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, a annoncé à l'AFP qu'il allait former "un pourvoi en cassation". Il estime que "cette détention est illégale : elle n’est pas justifiée en droit ni en fait".
La mort de Nahel M. a été l’élément déclencheur de plusieurs nuits de violences urbaines partout en France. Elles ont été marquées par des scènes de pillages et de dégradations, en particulier envers les mairies.
Dans une autre affaire survenue à Marseille, trois policiers de l'antenne du RAID ont été mis en examen ce jeudi pour "violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner", dans l’enquête sur la mort de Mohamed Bendriss, 27 ans, en marge des émeutes durant la nuit du 1er au 2 juillet. Les trois fonctionnaires ont été placés sous contrôle judiciaire. L'autopsie du jeune homme a montré qu'il avait vraisemblablement été tué par un tir de lanceur de balle de défense (LBD), au thorax, peu après le pillage d'un magasin.
31 enquêtes ont été ouvertes et confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour des faits présumés qui ont eu lieu au cours des violentes émeutes. Une enquête a également été confiée à l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN).