Moselle : Jugé pour un féminicide, l'accusé se suicide au deuxième jour de son procès

Gérard Lang, un septuagénaire jugé depuis lundi devant les assises de la Moselle pour avoir étranglé sa femme en 2019, a été retrouvé mort. Son procès est par conséquent terminé.
Moselle : Jugé pour un féminicide, l'accusé se suicide au deuxième jour de son procès
Le tribunal judiciaire de Metz. (Illustration / ColorMaker / Shutterstock)
Par Actu17
Le mardi 6 février 2024 à 17:08

Gérard Lang, 78 ans, était jugé par la cour d'assises de la Moselle pour le meurtre de son épouse, qu'il aurait étranglé en 2019 à leur domicile de Kanfen, près de la frontière luxembourgeoise. Le procès, qui a débuté ce lundi 5 février, a pris une tournure inattendue puisque l'accusé ne s'est pas présenté au tribunal pour le deuxième jour d'audience. Son corps a finalement été repêché sur les bords de la Moselle à Thionville, comme révélé par Le Républicain Lorrain.

La mort de Gérard Lang a conduit à l'extinction de l'action publique, comme l'a annoncé la présidente de la cour d'assises, Delphine Chojnacki. Le septuagénaire, qui comparaissait libre, avait initialement été placé en détention provisoire pendant 10 mois suite à son interpellation peu après le meurtre. Il avait été ensuite libéré sous contrôle judiciaire durant l'épidémie de Covid-19, en considération de son âge avancé.

«Il est humain de ne plus juger les gens dans ces conditions là»

Le déroulement du procès avait été marqué par les difficultés de Gérard Lang à suivre les débats, ce qui avait amené son avocat, Me Thomas Hellenbrand, à demander plusieurs reports. Suite à la nouvelle du décès de son client, l'avocat a exprimé une réflexion, à l'AFP, au sujet de la balance entre justice et humanité : "Entre justice et humanité, il faut essayer de penser avant tout à l'humanité. Or, il est humain de ne plus juger les gens dans ces conditions là, quand ils sont trop âgés".

"Cette histoire est un drame pour toute la famille et ça continue de l'être, outre le fait qu'il est terrible de ne pas avoir de décision judiciaire en raison du décès de l'auteur", a réagi de son côté, Me Ulysse Gobert, l'avocat des parties civiles, le fils de l'accusé et sa compagne.

Cette affaire survient dans un contexte où la France est confrontée à un fléau persistant de féminicides, avec un chiffre officiel de 94 morts en 2023, selon le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, contre 118 en 2022. Les associations féministes restent toutefois sceptiques face à cette baisse annoncée.