Le mercredi 2 octobre 2024 à 21:05
Deux hommes âgés de 19 ans ont été condamnés ce lundi à quatre ans de prison ferme pour la séquestration d’un couple de retraités dans le quartier Éraudière à Nantes (Loire-Atlantique). Les faits remontent au 25 juillet 2023, lorsque les agresseurs, cagoulés, ont tenté sans succès de soutirer 200 000 euros des comptes bancaires des victimes, raconte Presse Océan.
Ce jour-là, vers 15h30, l'homme de 71 ans entend sonner à la porte de son domicile. Il se retrouve face à ses agresseurs, "cagoulés, masqués, vêtus de noir et de gants", comme l’a décrit la présidente du tribunal lors du procès. Le septuagénaire est alors ligoté à une chaise dans son salon, pendant que sa femme s’occupe du jardin.
Les malfaiteurs fouillent téléphones et ordinateurs à la recherche de codes bancaires et créent même un compte Google pour tenter de réaliser des virements. Ils utilisent tous les moyens possibles, y compris la reconnaissance faciale, pour accéder aux fonds. L'épouse âgée de 69 ans rentre ensuite dans la maison : "J’ai été prise par l’épaule et malmenée avant d’être contrainte de m’asseoir". Les alliances du couple sont volées et ils sont aspergés de gaz lacrymogène.
Le couple subit des violences physiques et des intimidations tout au long de cette séquestration. "Je ne voyais pas mon mari mais j’entendais les coups", a déclaré la femme lors de son audition. Après le départ des assaillants, 300 euros sont retirés d'un distributeur à proximité avec la carte des victimes. Les blessures du couple sont sévères : une trentaine d’ecchymoses sont relevées sur le corps du mari, huit sur celui de sa femme, ainsi que des séquelles psychologiques, notamment une "anxiété réactionnaire" et des "symptômes anxieux" importants. Les retraités n’ont pas compris pourquoi ils ont été pris pour cible, affirmant n’avoir "aucun signe extérieur de richesse" et roulant dans une voiture modeste, garée devant leur pavillon.
Dix d'interdiction du territoire français
La police judiciaire, saisie de l’enquête, fait rapidement le lien avec d’autres agressions similaires survenues en août et septembre 2023, détaillent nos confrères. L’analyse des téléphones portables des suspects, deux ressortissants étrangers, révèle des "trous d’activité" correspondant à la période de l’agression, entre 15 et 21 heures le 25 juillet. Lors des perquisitions, une cagoule, une veste zippée noire, et des gants ont été retrouvés chez l'un des suspects. Les deux individus, interpellés et placés en garde à vue le 12 septembre, ont gardé le silence face aux enquêteurs.
Les deux hommes, déjà connus pour des faits similaires et mis en examen dans d'autres affaires, ont été condamnés à quatre ans de prison ferme, assortis d'une interdiction de territoire français pendant dix ans. Ils devront également verser 10 000 euros de dédommagement pour le préjudice moral causé au couple. Un troisième suspect, mineur, sera jugé en octobre pour sa participation à ces faits.