Le jeudi 26 septembre 2024 à 21:50 - MAJ jeudi 26 septembre 2024 à 22:55
En mai 2022, dans un commissariat des Alpes-Maritimes, une policière récemment mutée, Alice (*), a participé à une soirée non autorisée au cours de laquelle elle a donné une claque sur la fesse de l’un de ses collègues, lors d'une photo de groupe. Ce geste a conduit à une plainte pour agression sexuelle, mais le tribunal vient de prononcer sa relaxe, raconte Nice Matin.
La soirée en question, organisée sans l’aval de la hiérarchie, s’était déroulée dans une ambiance détendue, avec de l'alcool. Alice, qui affirme ne pas avoir bu car elle était "en service jusqu’à 1 heure du matin", admet avoir voulu s’intégrer à ses nouveaux collègues. Lors d'une photo de groupe, elle a frappé de manière familière la fesse de Christophe, l’un de ses collègues policiers. Ce dernier, huit mois après l’événement, a déposé une plainte, accusant Alice non seulement de cette claque, mais également d’un geste beaucoup plus intrusif, ce qu'elle conteste fermement.
Bien que les faits aient donné lieu à une enquête disciplinaire initialement centrée sur l’organisation non autorisée de la soirée, la plainte déposée par Christophe a entraîné une enquête pénale. À la surprise d’Alice, elle a été informée qu'elle serait jugée en septembre 2024 pour agression sexuelle.
Le plaignant n'est pas venu au procès
Devant le tribunal, Alice, accompagnée de sa compagne avec qui elle vit depuis dix-huit ans, a décrit en larmes la situation comme une possible vengeance. Son avocat, Me Paul Sollacaro, a défendu cette hypothèse, avançant que Christophe, sous pression de l'enquête administrative en cours à l’époque, aurait tenté de détourner l’attention en déposant cette plainte. "Comment un geste familier, certes déplacé, peut-il devenir un délit ?", a interrogé Me Sollacaro, rappelant que ce comportement ne portait, selon lui, aucune connotation sexuelle. Il a également souligné que Christophe apparaissait "souriant" sur les photos prises ce soir-là, suggérant que le traumatisme allégué par celui-ci était inexistant.
La procureure a finalement requis la relaxe, notant l'absence du plaignant au procès qui n'a pas non plus été représentée, et soulignant que sa présence aurait pu "lever certains doutes". Après délibération, le tribunal a suivi cette position en prononçant la relaxe d’Alice, estimant que les éléments à charge n’étaient pas suffisants pour constituer une agression sexuelle.
(*) Le prénom a été modifié.