Policiers de la CSI 93 : jusqu'à deux ans de prison requis contre quatre agents

Des peines allant de trois mois de prison avec sursis jusqu'à deux ans de prison ont été requis ce jeudi au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), contre quatre policiers de la compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI 93), pour des faits de "violences", "vol" et "faux" notamment.
Policiers de la CSI 93 : jusqu'à deux ans de prison requis contre quatre agents
Illustration. (Joël Philippon / PhotoPQR / Maxppp)
Par Actu17
Le vendredi 7 avril 2023 à 12:15

Quatre policiers âgés de 35 à 43 ans, de la compagnie de sécurisation et d'intervention de Seine-Saint-Denis (CSI 93), ont comparu ce jeudi devant le tribunal de Bobigny, pour "violences", "vol par personne dépositaire de l'autorité publique", "faux" et "atteinte arbitraire à la liberté individuelle", après avoir été identifiés sur une vidéo compromettante. Les faits reprochés ont eu lieu le 30 mai 2019 à Saint-Ouen, devant une épicerie.

La vidéo, obtenue par Libération, montre les fonctionnaires - deux brigadiers et deux gardiens de la paix - qui effectuent un contrôle sur un groupe de jeunes. L'un des agents jette un sachet de drogue à proximité du plaignant avant de le ramasser et de l'accuser d'en être le propriétaire. L'homme est ensuite violemment traîné par les pieds et jeté au sol. Ce dernier affirme avoir été frappé même après avoir été maîtrisé.

Le procès-verbal d'intervention des policiers mentionne la rébellion, l'outrage et la détention de stupéfiants, en contradiction avec les images de la vidéo. L'inspection générale de la Police nationale (IGPN) a alors été saisie d'une enquête. Des écoutes téléphoniques révèlent des propos racistes, l'extorsion de dealers, des interpellations sans motif et des violences. L'une des victimes de 36 ans s'est vu attribuer 10 jours d'incapacité totale de travail (ITT). Le 29 juin 2020, quatre policiers ont été mis en examen dans ce dossier. Placés sous contrôle judiciaire, ils ont alors reçu l'interdiction d'exercer dans la police et leur salaire a été suspendu.

Jeudi, le procureur de la République, qui a dénoncé des méthodes de voyous qui "salissent" l’institution police, a requis deux ans de prison, dont un avec sursis, pour l'un d'eux et trois mois de prison avec sursis pour les trois autres, avec une inscription au casier judiciaire. Le jugement a été mis en délibéré au 15 juin.