Le vendredi 23 février 2024 à 21:54
La cour d'assises spéciale de Paris a rendu son verdict ce vendredi, clôturant ainsi le procès des attaques terroristes survenues à Trèbes et Carcassonne (Aude) en mars 2018, qui ont coûté la vie à quatre personnes, dont le gendarme Arnaud Beltrame, qui s’était substitué à une otage. Les sept accusés ont écopé de peines allant de six mois à quatre ans de prison ferme, des sanctions moins sévères que celles initialement demandées par l'accusation.
Parmi les cinq accusés jugés pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, quatre ont été acquittés de cette accusation. Marine Pequignot, ancienne compagne de l'assaillant et elle-même radicalisée, a été reconnue coupable mais n'effectuera pas de peine supplémentaire en détention.
Les accusés, âgés de 24 à 35 ans, ont eu l'opportunité de s'exprimer une dernière fois avant le verdict. Marine Pequignot, 24 ans, a exprimé sa prise de conscience "d'avoir été radicalisée". "Je ne suis plus la même personne que j’étais à 18 ans", a-t-elle assuré à la cour. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) avait requis à son encontre onze ans de réclusion.
Le terroriste, Radouane Lakdim, a été tué lors de l’assaut des forces de l’ordre au Super U de Trèbes, le 23 mars 2018. Peu avant, le tueur de 25 ans avait "lâchement et par surprise" selon les réquisitions du PNAT, abattu un homme sur un lieu de rencontre homosexuel à Carcassonne (Aude), puis tiré sur des policiers faisant leur footing, avant de tuer à bout portant un employé et un client du magasin Super U de Trèbes. Il avait plus tard mortellement blessé le gendarme Arnaud Beltrame.
Le terroriste a agi seul
Samir Manaa, 28 ans, ami de l'assaillant, a clamé son innocence face aux accusations de terrorisme, malgré le fait qu'il ait accompagné Radouane Lakdim pour acheter un couteau peu avant l'attaque. Le PNAT avait demandé une peine de dix ans de prison à son encontre. Les requêtes du PNAT comprenaient également des peines pour d'autres accusés, allant de quatre ans avec sursis à huit ans de prison, pour diverses implications dans l'attentat.
Radouane Lakdim, un délinquant radicalisé qui adhérait aux thèses de l’Etat islamique (EI), avait commis plusieurs meurtres le 23 mars 2018, avant d'être neutralisé par les forces de l'ordre. Il avait agi seul, selon l'enquête, ce qui a exclu les accusations de complicité pour les autres accusés.