Le jeudi 11 août 2022 à 20:48 - MAJ jeudi 11 août 2022 à 21:36
Trois jours après une incroyable course-poursuite dans le centre de Paris, un jeune homme de 21 ans a été condamné jeudi soir par le tribunal correctionnel de Paris, à une peine de deux ans de prison dont un an ferme, sans mandat de dépôt. Il était jugé pour avoir, lundi soir, commis un refus d’obtempérer avec mise en danger de la vie d’autrui dans le quartier du Louvre et sur l’île de la Cité. Les juges ont également prononcé des obligation de soins, de travail et de passer le permis de conduire
Il est 21h10 lorsque les policiers de la 32e compagnie d'intervention (CI) voient une Peugeot 308 qui roule trop vite et ordonnent au conducteur de s’arrêter. La voiture s’immobilise, un fonctionnaire s’approche et tape à la vitre. Mais le chauffeur enclenche la marche arrière avant de prendre la fuite. Il s’engage dans la rue du Louvre puis sur le quai de la Mégisserie. Il roule trop vite sur la voie de bus et celle réservée aux cyclites. Le chauffard frôle les piétons et les vélos, s’engage sur le pont-neuf et tourne sur l’île de la Cité à contresens. Il tombe nez à nez avec une voiture de police.
Le passager sert le frein à main
La Peugeot s’enfuit en marche arrière, repasse sur la rive droite, s’engage dans la rue de Rivoli et la rue Saint-Honoré où il entre en collision avec une autre voiture de police. Un policier est blessé au genou suite au choc.
Refus d'obtempérer à Paris : un véhicule de police percute celui du fuyard rue Saint-Honoré, deux hommes interpellés
►Le chauffard sans permis avait consommé de la droguehttps://t.co/Be05UrcmrJ pic.twitter.com/IOsENwcsrX— Actu17 (@Actu17) August 11, 2022
Rue de l’Arbre-sec, il heurte encore la voiture de police car le passager vient de serrer le frein à main pour le forcer à s’immobiliser. La manœuvre entraîne une rotation de la 308 qui s’immobilise le moteur tournant. Le passager sort et se met à l’abri sur le trottoir. Les fonctionnaires encerclent le chauffeur l’arme à la main et lui ordonnent de couper le contact.
Cocaïne et cannabis
Wanis obéit enfin et il est interpellé à 21h20. Dans la voiture, les forces de l’ordre mettent la main sur 3 grammes de cocaïne et un peu de résine de cannabis, destinée à sa consommation personnelle. Le juge assesseur rappelle qu’en dix minutes, il s’est rendu coupable de dix contraventions et qu’en quelques instants, il a cumulé au moins sept mauvais choix avant de finalement prendre une bonne décision : « Couper le contact car sinon vous vous faisiez tuer ».
Dans le box des prévenus, cheveux bruns et t-shirt vert, Wanis explique qu’il est en proie à de nombreux problèmes. Il a perdu son permis de conduire et ce soir-là après avoir consommé de la drogue, il a tout de même décidé d’emmener son ami manger au Mac-do à Châtelet avant de tomber sur la police. « J’étais dans un état de panique. Je ne sais pas ce qui s’est passé. J’ai vu les piétons et les cyclistes et je les ai esquivés », assure-t-il.
Quelles sont ses difficultés ? Ce jeune homme a été agressé début juillet dans son quartier à Aubervilliers car il aurait refusé de travailler pour des trafiquants de drogue. En conséquence de quoi, il ne peut rentrer chez sa mère et dort depuis plusieurs semaines dans sa voiture. Mais il continue de travailler comme livreur à scooter et donne satisfaction à son employeur. Son casier judiciaire porte les traces de deux condamnations pour trafic de stupéfiants. Le procureur le gronde vertement. « Vous êtes fou. Prendre le volant sans permis pour un MacDo. Vous mettez cela sur le compte de la panique mais cela aurait pu être très grave », souligne-t-il avant de requérir dix-huit mois de prison dont six fermes sans mandat de dépôt. En défense, son avocat estime que ce garçon immature n’a pas supporté d’être éloigné de sa mère et interprète son comportement comme un appel au secours.