Savoie : Une femme écrouée pour avoir contraint son mari à des rapports sexuels

Une Guadeloupéenne de 28 ans a été mise en examen pour viol sur son conjoint, ainsi que pour diverses violences et menaces de mort. La chambre de l'instruction de la cour d'appel a confirmé son placement en détention, en tenant compte des preuves et du risque de pression sur la victime.
Savoie : Une femme écrouée pour avoir contraint son mari à des rapports sexuels
Le palais de Justice de Nice. (Illustration/David Franklin/shutterstock)
Par Actu17
Le jeudi 30 mars 2023 à 14:11

Une femme de 28 ans originaire de Guadeloupe a été maintenue en détention provisoire par la chambre de l'instruction de la cour d'appel, après avoir été mise en examen le 11 mars dernier à Chambéry (Savoie) pour des accusations rares de viol sur son conjoint, ainsi que pour diverses violences et menaces de mort à son encontre raconte Le Dauphiné. Mariés depuis octobre 2016, le couple n'a pas d'enfants. La jeune femme avait fait appel de son incarcération. Un appel rejeté le 23 mars dernier.

Cette femme aurait contraint son mari à avoir des rapports sexuels avec elle en le menaçant de révéler sa situation irrégulière en France, à la préfecture, ce qui aurait entraîné son expulsion vers l'Afrique. L'homme a de son côté a fourni deux vidéos montrant le chantage exercé par sa femme.

Le 9 mars, la suspecte a été interpellée après que la police a été appelée par un voisin chez qui le mari s'était réfugié. L'époux affirme qu'il était régulièrement victime de violences physiques et verbales de la part de sa femme, y compris des gifles, des coups, ainsi que des propos dégradants et discriminatoires.

«Une structure de type paranoïaque»

L'avocat général, Richard Pallain, représentant le ministère public, a souligné la peur légitime du mari et a requis le maintien en détention de la femme, compte tenu notamment de l'expertise psychiatrique qui révèle chez elle "une structure de type paranoïaque". La cour d'appel a également pris en considération le risque de pression sur la victime et de répétition des faits. Le mari a tenté de retirer sa plainte en insistant sur le fait que sa femme était "une bonne personne", ce qui, selon l'avocat général, serait un signe d'emprise dans d'autres affaires.

Du côté de la défense, Me Ahmed Randi a plaidé pour la libération de sa cliente sous contrôle judiciaire, arguant que la justice ne l'avait jamais poursuivie auparavant et qu'elle avait un projet d'hébergement chez un membre de sa famille éloigné de Chambéry. Il a également soutenu que la vidéo ne prouvait pas qu'une relation sexuelle avait eu lieu après le chantage.

L'avocat a également remis en question la situation irrégulière du mari, se demandant comment il pouvait avoir un bail et travailler légalement. Me Randi a également signalé que sa cliente n'avait pas bénéficié de l'assistance d'un avocat pendant sa garde à vue, en raison d'un dysfonctionnement dans les communications plutôt que d'une carence mentionnée dans les procès-verbaux.

Après sa comparution devant la chambre de l'instruction, où elle est restée silencieuse, la suspecte a été reconduite au quartier des femmes de la maison d'arrêt de Bonneville.