Le mercredi 2 avril 2025 à 19:50
Une femme de 73 ans a été retrouvée morte à son domicile le 26 mars dernier à Rennes (Ille-et-Vilaine), après avoir subi des violences particulièrement graves. Le parquet de Rennes a ouvert une information judiciaire pour meurtre précédé ou suivi d’un viol, ainsi que pour vol dans un lieu d’habitation. Un suspect âgé de 40 ans, bien connu de la justice, a été interpellé avant d'être mis en examen et placé en détention provisoire.
Les faits se sont produits en fin de matinée, avenue du Sergent Maginot. Selon le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet, qui a publié un communiqué ce mercredi en fin de journée, "les services de secours sont requis pour porter assistance à une résidente d’un immeuble susceptible d’être victime d’une agression extrêmement violente". Sur place, les secours découvrent la victime, inconsciente, en arrêt cardio-respiratoire, "le visage tuméfié et couvert de sang en raison de multiples traumatismes", vêtue seulement "d’un soutien-gorge et d’un pull".
Malgré les tentatives de réanimation, la septuagénaire a été déclarée morte peu après. Un magistrat du parquet s'est rendu sur les lieux et a saisi les policiers de la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) d’une enquête pour "meurtre précédé ou suivi d’un crime, en l’occurrence le viol". La scène de crime présente plusieurs éléments suspects, poursuit le procureur : "outre le corps largement dénudé de la victime, les enquêteurs constatent la présence de deux emballages de préservatifs, dont l’un est vide". Par ailleurs, "une boîte à bijoux de la victime a été retrouvée dans un jardin mitoyen", par lequel un témoin a vu un homme prendre la fuite.
L’autopsie pratiquée le 27 mars confirme que le décès est dû à "un traumatisme crânio-facial, encéphalique et cervical", ayant causé "de nombreuses fractures" et "des hémorragies méningées".
Un suspect rapidement identifié
Grâce aux descriptions fournies par plusieurs témoins ainsi qu’aux images de vidéosurveillance, les investigations s’orientent vers un homme de 40 ans, identifié comme un marginal fréquentant une structure sociale proche du lieu des faits. Une hypothèse initiale évoquant un second individu est rapidement écartée : "la présence d’un second individu, un instant évoquée par un témoin, n’est en réalité pas vérifiée".
L’homme suspecté est interpellé le 31 mars dans l’après-midi par les policiers de la brigade criminelle de la DCOS, assistés par la brigade anticriminalité (BAC) de Rennes. Il est aussitôt placé en garde à vue. Son ADN est identifié "sur une bouteille d’eau découverte dans le jardin voisin par lequel l’auteur a pris la fuite, puis sous les ongles de la victime". Les enquêteurs retrouvent également "la tenue vestimentaire ainsi qu’un sac que portait l’auteur des faits" dans les effets personnels du suspect.
Physiquement, l’homme correspond aux descriptions données, et les témoins le reconnaissent formellement sur photographie. Entendu par les enquêteurs, il reconnaît résider non loin des lieux, mais "nie catégoriquement les faits", sans être en mesure de donner des explications "sur les éléments de preuve que les enquêteurs lui ont soumis".
Déjà condamné à 24 reprises
À l’issue de sa garde à vue, le parquet de Rennes ordonne son défèrement et ouvre une information judiciaire pour "meurtre précédé ou suivi de crime (en l’occurrence le viol), pour lequel la réclusion criminelle à perpétuité est encourue, et vol dans un lieu d’habitation". L’homme est mis en examen et placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention (JLD).
Son passé judiciaire est particulièrement chargé : "le bulletin n°1 du casier judiciaire porte mention de 24 condamnations", incluant "vols aggravés, violences aggravées, menaces, agression sexuelle, infractions routières et à la législation sur les stupéfiants". Il avait été incarcéré en mai 2023 pour une condamnation précédente, puis libéré sans aménagement de peine en décembre 2024.