Le lundi 6 novembre 2023 à 12:10
La Cour d'appel de Nancy a prononcé ce lundi 6 novembre la relaxe des quatre adolescents initialement accusés de harcèlement envers Lucas, un collégien de 13 ans qui s'est suicidé en janvier dans les Vosges. Cette décision vient annuler le jugement de première instance qui avait reconnu les jeunes coupables de harcèlement, mais sans établir de lien direct avec le suicide de l'adolescent.
Dans le verdict rendu, la Cour a pointé du doigt la nature "odieuse" de certains propos échangés entre septembre et octobre 2022, tout en soulignant l'"absence d'effet démontré sur la santé mentale de Lucas" et le manque de "lien de causalité" entre le comportement des mineurs et l'acte désespéré de Lucas survenu plusieurs semaines après, le 7 janvier 2023.
Les avocats de la défense, Mes Emmanuelle Larrière, Sébastien Bonnet, Adeline Marchetti et Béatrice Founès, avaient contesté la qualification de harcèlement. "Nous étions sur un débat purement juridique : il y a absence d'éléments qui caractériseraient le harcèlement", a déclaré Me Larrière, à l'AFP. "C'est une infraction spécifique qui répond à un certain nombre de conditions, il y avait donc pour nous un défaut de qualification de l'infraction, ce que nous avons soutenu depuis le début", a-t-elle ajouté, traduisant ainsi l'issue favorable à leur argumentaire en appel.
Le suicide du jeune Lucas avait suscité une émotion considérable à Épinal et au-delà, relançant la question du harcèlement scolaire au cœur des débats publics. Pap Ndiaye, alors ministre de l’Éducation nationale, avait exprimé son émotion face à cette tragédie, rappelant l'importance de combattre le fléau du harcèlement en milieu scolaire, reconnu comme priorité gouvernementale.