Toulouse : 23 ans de réclusion pour le meurtre du policier Benjamin Quiles, devant une boite de nuit

Benjamin Quiles était hors service lorsqu'il a été "massacré". Il venait de faire une réflexion à l'accusé, Michael Sako, qui refusait de faire la queue pour acheter un sandwich, à la sortie d'une boite de nuit toulousaine. Après l'avoir mis KO, Michael Sako a sauté à pieds joints sur la tête de la victime, causant de multiples fractures qui se sont révélées mortelles.
Toulouse : 23 ans de réclusion pour le meurtre du policier Benjamin Quiles, devant une boite de nuit
Benjamin Quiles a été tué à l'âge de 35 ans. Il était sur le point d'être père. (DR)
Par Actu17
Le jeudi 6 octobre 2022 à 19:43 - MAJ jeudi 6 octobre 2022 à 19:54

Michael Sako, 33 ans, a écopé ce mercredi soir d'une peine de 23 ans de réclusion par la cour d'assises de la Haute-Garonne, pour le meurtre du policier Benjamin Quiles, qui était alors hors service, sur le parking de l'"Esméralda", une boite de nuit de la zone de Sesquières, dans le nord de Toulouse, dans la nuit du 19 au 20 juillet 2019. Une peine assortie de cinq ans de suivi socio-judiciaire. L'avocat général avait réclamé une peine "significative" entre 20 et 25 ans de prison.

Cette nuit-là vers 05h15, Benjamin Quiles vient de sortir de cette discothèque avec l'un de ses amis. Les deux hommes font la queue pour acheter un sandwich à un food-truck garé devant l'établissement de nuit. Michael Sako et son ami arrivent en voiture, en état d'ébriété. L'accusé se dirige directement vers la gérante du food-truck, sans faire la queue, et réclame d'être servi sans délai. Benjamin Quiles, récemment affecté à la brigade spécialisée de terrain (BST) nord de Toulouse, lui fait une réflexion, sans faire état de sa qualité de policier.

Le ton monte et la situation dégénère. Benjamin Quiles reçoit "deux coups de poing" de la part de Michael Sako, boxeur amateur, et "il s'effondre, KO", a retracé Me Laurent Boguet, l’avocat des victimes, à la barre. C'est ensuite un véritable déluge de violences qui s'est abattu sur la victime, au sol. Un acte qualifié de "massacre" par l'ami de Benjamin Quiles, qui n'a rien pu faire. Michael Sako saute sur la tête de la victime à pieds joints, à plusieurs reprises. L'autopsie a relevé pas moins de douze fractures au niveau de son visage et de sa tête. Sa boite crânienne a été défoncée.

Michael Sako et son ami ont pris la fuite. Le premier a été interpellé quelques heures après les faits, dans le quartier du Mirail, par les hommes de la BRI et la BAC. Le second s'est présenté au commissariat.

Une «mise à mort»

"Ce n'est pas une bagarre qui a mal tourné. On assiste à la mise à mort d'un individu à partir d'un mobile parfaitement futile parce qu'il s'est autorisé à faire une réflexion à quelqu'un qui a remonté une file d'attente, et qui a mal parlé à une serveuse", a insisté Me Laurent Boguet.

Les avocats de l'accusé, Mes Elduayen et Castex, ont précisé qu'il "reconnaît les faits mais conteste toute intention homicide". "Il est le seul responsable de la mort de Benjamin Quiles, mais n’a jamais souhaité lui donner la mort".

"J’étais en panique. Il y avait l’alcool, mon esprit était perturbé. J’étais en colère, je n’étais pas dans mon état normal", s'est justifié Michael Sako au sujet de cette scène sanglante.

L'accusé devra également verser 70 000 euros au titre du préjudice moral aux parents de Benjamin Quiles, à son frère et à sa sœur. Le montant des dommages et intérêts alloués à son épouse et sa fille (née après son décès, ndlr) sera fixé au cours d'une prochaine audience. Michael Sako a été condamné pour homicide volontaire. Il a dix jours pour faire appel de cette décision. L'homme a été reconduit à sa cellule de prison à la fin de l'audience.

Neuf mois de sursis pour l'ami de l'accusé

L'ami de Michael Sako - également présent dans le box des accusés - a quant à lui été condamné à neuf mois de prison avec sursis pour des violences commises sur l'ami de Benjamin Quiles, au moment du meurtre, ce qui pourrait l'avoir empêché d'intervenir. L'homme est ressorti libre du tribunal.