Le mercredi 30 avril 2025 à 22:50
Un gendarme, soupçonné d'avoir détourné des produits stupéfiants saisis lors de contrôles routiers pour alimenter le trafic de son frère, a été mis en examen ce mercredi, a annoncé le parquet de Toulouse (Haute-Garonne) dans un communiqué.
L'affaire a débuté le 17 septembre 2024 quand un homme a signalé aux gendarmes qu’un militaire en poste se livrerait à des vols de stupéfiants lors d’interventions sur la voie publique, pour en faire bénéficier son frère. Une enquête a été ouverte et confiée à la Section de recherches (SR) de Toulouse.
L'individu à l’origine du signalement affirmait avoir reçu ces informations de plusieurs connaissances. Rapidement identifiés, le gendarme et son frère ont alors été placés en garde à vue. Lors de la perquisition menée au domicile du militaire, "une capsule de cocaïne était retrouvée dans un des blousons de la gendarmerie nationale", indique le parquet. Chez son frère, les enquêteurs découvraient "plusieurs plants de cannabis".
Pour «financer sa propre consommation de produits stupéfiants»
Au cours de sa garde à vue, le militaire reconnaissait les faits. Il admettait avoir, "à l’occasion de divers contrôles, dérobé des produits stupéfiants", mais aussi divers objets comme "des couteaux et des bombes lacrymogènes". "Il expliquait ses passages à l’acte par le besoin de financer sa propre consommation de produits stupéfiants mais également par le fait que son frère l’y avait incité pour alimenter son propre trafic. Il reconnaissait par ailleurs avoir consulté des fichiers de gendarmerie à la demande de tiers, avoir fait transiter une fois une somme de 250 euros issue du trafic de stupéfiants sur son propre compte et avoir proposé à son frère deux armes de poing dont un de ses amis voulait se débarrasser (proposition qui avait été refusée)", ajoute la même source.
De son côté, le frère reconnaissait être un "consommateur régulier de produits stupéfiants" et admettait en avoir vendu régulièrement. Il confirmait aussi "l’implication de son frère en qualité de fournisseur mais également d’intermédiaire dans les transactions".
Une information judiciaire a été ouverte "des chefs de détention, transport, offre ou cession non autorisées de stupéfiants, de blanchiment du produit d’un délit de trafic de stupéfiants, de vol commis par une personne dépositaire de l’autorité publique à l’occasion de ses fonctions, de détournement de la finalité d’un traitement de données à caractère personnel, de cession d’arme, munition ou de leurs éléments de catégorie B, et d’usage de produits stupéfiants" à l’encontre du militaire. Son frère est quant à lui poursuivi "des chefs de détention, offre ou cession non autorisées de stupéfiants et de complicité de vol commis par une personne dépositaire de l’autorité publique à l’occasion de ses fonctions".
Interdiction d'exercer pour le gendarme
Alors que le parquet avait requis le placement en détention provisoire du militaire et le contrôle judiciaire pour son frère, "le magistrat instructeur décidait du placement des deux individus sous contrôle judiciaire après leur mise en examen", avec une "interdiction d’exercer" pour le gendarme.