Le samedi 8 juillet 2023 à 21:19
Un ancien policier de la brigade anti-criminalité (BAC) a été condamné ce vendredi à huit mois de prison avec sursis pour violences sur le journaliste et militant Taha Bouhafs. Le jugement a été rendu par le tribunal correctionnel de Créteil, en l'absence des deux parties concernées.
L'ancien fonctionnaire de police, révoqué en janvier suite à des violences à l'égard d'une collègue, avait été également jugé pour dénonciation calomnieuse, mais a été relaxé pour ces faits.
10 jours d'ITT
Ces violences ont eu lieu le 11 juin 2019 alors que Taha Bouhafs filmait, pour le média Là-bas si j’y suis, une grève de travailleurs sans-papiers, devant un entrepôt Chronopost à Alfortville (Val-de-Marne). Selon le journaliste, le policier de la BAC, alors en civil, l'a d'abord repoussé avant que les deux hommes n'échangent des invectives. Taha Bouhafs affirme que l'agent lui a déboîté l'épaule lors du menottage et a continué de le frapper dans le véhicule de police en route vers le commissariat. 10 jours d'incapacité totale de travail (ITT) avaient été attribués au journaliste.
Avant cette condamnation, l'ancien agent de la BAC avait initialement poursuivi Taha Bouhafs pour "outrage" et "rébellion", mais le journaliste avait été relaxé en mai 2021.
Le jugement est intervenu malgré les réquisitions de la procureure, qui avait plaidé pour la relaxe de l'ex-policier lors de l'audience du 12 avril, estimant que l'affaire était une question de "déontologie, pas du pénal".
Un «traitement policier violent et raciste»
L'avocat de Taha Bouhafs, Me Arié Alimi, a exprimé à l'AFP sa satisfaction suite à la condamnation de l'ex-policier. Pour lui, son client a "subi ce que tous les jeunes des quartiers populaires vivent" : un "traitement policier violent et raciste et une poursuite pour éteindre les violences". De son côté, l'avocat de l'ancien policier, Me Laurent-Franck Liénard, a dénoncé une "démarche purement politicienne visant à détruire l'homme" qu'il défend.
En octobre dernier, Taha Bouhafs a été condamné en appel à 1000 euros d'amende avec sursis pour "injure publique à caractère raciste" après avoir qualifié la syndicaliste policière Linda Kebbab d'"arabe de service", sur Twitter.