Un policier de la BAC condamné à deux mois de sursis après une agression sur des gendarmes à Amboise

Un policier hors service de la brigade anticriminalité (BAC) de Blois (Loir-et-Cher) a été condamné à deux mois de prison avec sursis simple ce mardi, pour rébellion en réunion contre des gendarmes du PSIG d’Amboise (Indre-et-Loire), lors d'une intervention agitée en juillet 2024.
Un policier de la BAC condamné à deux mois de sursis après une agression sur des gendarmes à Amboise
Illustration. (HJBC / Shutterstock)
Par Actu17
Le mercredi 7 mai 2025 à 18:01

Un policier hors service a été condamné à deux mois de prison avec sursis simple, ce mardi 6 mai au tribunal de Tours (Indre-et-Loire), pour rébellion en réunion à l’encontre de militaires du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) d’Amboise, rapporte La Nouvelle République.

Les faits se sont produits le 30 juillet 2024, vers 22h40, sur le parking de la zone d’activités de La Boitardière à Amboise. Les images de la caméra-piéton d’un militaire, diffusées à l’audience, montrent une scène confuse dans laquelle les gendarmes font face à une forte hostilité. "Allonge-toi au sol ! Allonge-toi au sol !", crie l’un des chefs d’équipe, pistolet à impulsion électrique (PIE) en main, braqué sur un homme qui vient de lui asséner un coup de poing. Cet homme, Daniel, est un policier affecté à la brigade anticriminalité du commissariat de Blois (Loir-et-Cher), en état d’ébriété ce soir-là.

À la barre, le fonctionnaire a reconnu : "J’étais alcoolisé, c’est une certitude". Il participait à une fête d’anniversaire dans un bar à bières lorsqu’une altercation a éclaté avec des occupants d’un campement de gens du voyage voisin. L’intervention des forces de l’ordre, jugée tardive par les fêtards, a provoqué leur colère. À leur arrivée, les gendarmes sont encerclés et pris à partie par un groupe au comportement agressif.

«Je suis monté en pression»

Durant l’audience, le policier a pris la parole : "Je ne comprends pas ce geste. Je suis monté en pression". Son ami, également poursuivi, a tenté d’immobiliser un gendarme en l’encerclant par le cou, expliquant : "Je l’ai ceinturé pour éviter que ça dégénère".

La procureure de la République Catherine Sorita-Minard a souligné un "comportement particulièrement choquant" et "navrant", tout en requérant une peine de sursis simple accompagnée d’un stage de citoyenneté. Elle n’était pas opposée à une dispense d’inscription au bulletin n°2 du casier judiciaire du policier, mesure que le tribunal a acceptée afin de préserver sa carrière.

«Ils n’avaient jamais été pris à partie par des victimes»

Deux des trois gendarmes impliqués se sont vu prescrire un jour d’incapacité totale de travail (ITT). L’un d’eux, un jeune brigadier, a quitté la gendarmerie peu après les faits. L’avocate des militaires, Me Modestie Corde, a déclaré : "Ils n’avaient jamais été pris à partie par des victimes". Le policier a également été blessé, souffrant de trois côtes cassées et d’une large plaie à la tête. Son avocat, Me Abed Bendjador, a insisté : "Il n’était pas dans une logique de violence, mais d’apaisement".

Le tribunal a reconnu les deux hommes coupables en tenant compte de trois circonstances aggravantes : faits commis en réunion, sur des personnes dépositaires de l’autorité publique, et en état d’ivresse. Le policier hors service, Daniel, a écopé de deux mois de sursis simple pour rébellion en réunion. Son ami a été condamné à quatre mois de sursis simple.