Viol présumé du «36» : ouverture du procès en appel des deux policiers

La plaignante, qui réside au Canada, dénonce un viol en réunion qui se serait produit dans la nuit du 22 avril 2014 dans les locaux de la police judiciaire, situés à l'époque au 36 quai des Orfèvres à Paris (Ier).
Viol présumé du «36» : ouverture du procès en appel des deux policiers
Croquis d'audience réalisé le 14 janvier 2019, montrant Antoine Quirin (G) et Nicolas Redouane lors de leur premier procès devant la Cour d'Assises à Paris. (AFP/Archives)
Par Actu17 avec AFP
Le mardi 5 avril 2022 à 12:38

Le procès en appel de deux policiers, condamnés en première instance pour avoir violé une touriste canadienne au siège d'alors de la PJ parisienne, au 36 quai des Orfèvres, a commencé mardi matin devant la cour d'assises du Val-de-Marne, huit ans après les faits.

En janvier 2019, Antoine Quirin, 43 ans, et Nicolas Redouane, 52 ans, avaient tous les deux été condamnés à Paris à sept ans de prison, après avoir été reconnus coupables du viol en réunion d'Emily Spanton, aujourd'hui âgée de 42 ans. Les deux accusés, qui nient les faits qui leur sont reprochés, ont fait appel de leur condamnation. Ces deux anciens membres de la prestigieuse Brigade de recherche et d'intervention (BRI), risquent une peine maximale de 20 ans de prison.

A la barre, Nicolas Redouane a expliqué travailler actuellement dans le bâtiment en raison de sa suspension de la police. Antoine Quirin est toujours fonctionnaire de police. Il a indiqué occuper des fonctions administratives depuis janvier 2021, quand l'interdiction d'exercer le métier de policier, prononcée dans le cadre de son contrôle judiciaire, a été suspendue.

Ils évoquent des rapports sexuels consentis

Emily Spanton, qui réside au Canada, était présente mardi matin à l'ouverture des débats. Elle dénonce un viol en réunion qui se serait produit dans la nuit du 22 avril 2014. Ce soir-là, la plaignante rencontre un groupe de policiers dans un pub irlandais situé en face de la Seine et des anciens locaux de la Police judiciaire parisienne, au 36 quai des Orfèvres. Alors que l'alcool coule à flots et que l'ambiance est au flirt, les policiers regagnent avec elle leurs locaux pour une visite nocturne. Elle ressortira du bâtiment plus d'une heure plus tard, en état de choc, pour dénoncer un viol. La touriste affirme que les accusés l'auraient forcée à boire un verre de whisky et lui auraient imposé fellations et pénétrations vaginales. Les deux hommes reconnaissent eux des rapports consentis - une fellation et une pénétration digitale.

Ce procès en appel à Créteil a déjà été renvoyé deux fois : en mars 2020, à cause de la pandémie de coronavirus, puis en juin 2021 à la suite de l'hospitalisation d'un avocat de la défense, Me Thierry Herzog. L'audience va durer près de trois semaines. Une trentaine de témoins et une dizaine d'experts doivent être entendus. Le verdict sera rendu le 22 avril.