Le jeudi 20 mars 2025 à 16:28
Un élève policier de 24 ans a été condamné à 18 mois d'emprisonnement, dont 10 mois ferme aménageable sous bracelet électronique, pour avoir renversé cinq personnes en voiture le 13 février devant un bar de Wasquehal (Nord). Le tribunal a également prononcé une amende de 300 euros, une annulation de son permis de conduire et une obligation d'indemniser les victimes.
Le jeune homme, suspendu par l'École nationale de police de Roubaix-Hem depuis les faits, a été reconnu coupable de "blessures involontaires" avec ITT (incapacité totale de travail) inférieure à trois mois par conducteur sous l'empire d'un état alcoolique.
2,5 grammes d'alcool par litre de sang
L'accident s'est produit peu avant minuit alors qu'il quittait le "High Bar", un bar-discothèque de Wasquehal, où il avait passé la soirée en compagnie d'autres élèves policiers et de l'un de leurs formateurs. Au moment de son interpellation, il présentait un taux d’alcool de 2,5 grammes d'alcool par litre de sang, soit cinq fois la limite légale autorisée.
À l'audience du 4 mars, l'élève policier a exprimé ses regrets et affirmé qu'il n'avait pas agi volontairement. Selon ses déclarations, il aurait donné un "coup de volant vers la droite" pour éviter une voiture stationnée sur le bas-côté. "J'ai essayé de freiner mais ça a été trop vite", a-t-il expliqué, admettant qu'il avait "peut-être trompé de pédales". Les images choquantes de la vidéosurveillance du bar avaient été publiées sur les réseaux sociaux quelques heures après le drame.
«Il a eu de la chance de n’avoir tué personne»
La procureure avait insisté sur la dangerosité de son comportement : "Il a pensé à lui en montant dans cette voiture et non aux risques qu'il faisait peser sur les autres (...). Il a eu de la chance de n’avoir tué personne". La peine prononcée est plus lourde que les six mois de prison ferme et huit mois avec sursis initialement requis par le parquet.
Me Marie-Hélène Mandon, avocate d'une des victimes blessée au genou, a qualifié la décision de justice de "plutôt sévère", en estimant qu'elle était sûrement "liée à sa qualité et à sa formation spécifique" d'élève policier. La piste d'un acte délibéré, initialement évoquée par la direction du bar, a été écartée par le parquet de Lille au cours de l’enquête.