L’État est redevable de 51 millions d’heures supplémentaires aux policiers nationaux

L’État est redevable de 51 millions d’heures supplémentaires aux policiers nationaux
Illustration. (photo Gérard Bottino/shutterstock)
Par Actu17
Le mercredi 19 juin 2019 à 12:06

Cette dette a augmenté de 5,6 % sur un an et représente 165 heures supplémentaires par fonctionnaire de police, selon un récent rapport parlementaire.

Le chiffre est vertigineux : 51 millions d’heures supplémentaires ont été cumulées par les policiers. Il a été abordé dans un rapport sur les budgets 2018 des députés Romain Grau et Nadia Hai (LREM). Les rapporteurs relèvent que « l'année écoulée a été particulièrement éprouvante pour les policiers et les gendarmes. Ils ont dû répondre à de lourdes sollicitations sur un large spectre opérationnel », relate L’Indépendant. Il soulignent surtout qu’« une part considérable des heures supplémentaires ne peut être payée, faute de moyens suffisants ».

 

Les cycles de travail en question

L’autre point sensible abordé dans ce rapport est celui du cycle de travail. Ils prennent la ville de Perpignan en exemple : Jusqu’à présent, les policiers ne pouvaient prétendre qu’à un repos en week-end toutes les six semaines. Mais l'Etat est obligé d’accorder aux policiers un week-end sur trois, selon une directive européenne de 2003.

Un système dit « de vacation forte », qui permet de faire coïncider le repos hebdomadaire avec un week-end au rythme d'une semaine sur deux, est proposé par le Ministère de l’Intérieur. La médecine du travail et les syndicats de police ont bien accueilli la proposition, relate le quotidien.

Toutefois, ce cycle de travail « est avant tout vécu comme une charge par la hiérarchie, puisqu'il repose sur le roulement de quatre brigades de huit policiers au lieu de trois équipes de dix, ce qui au total mobilise deux agents supplémentaires », notent les rapporteurs. La Direction Générale de la Police Nationale (DGPN) a par ailleurs calculé que la généralisation de ce cycle nécessiterait le recrutement de 3 000 à 4 000 policiers.

Il s’agit d’un nombre d’embauches qui correspond à plus du double des postes prévu d'ici 2022, par le gouvernement.